Omar Radi a obtenu, mardi, la liberté provisoire par la justice marocaine. Le journaliste, qui comparaîtra le 2 janvier, avait été placé en détention la semaine dernière pour avoir critiqué, en avril dernier sur Twitter, une décision de justice.
La justice marocaine a décidé d'accorder, mardi 31 décembre, la liberté provisoire au journaliste et militant des droits humains Omar Radi, placé en détention la semaine dernière pour avoir critiqué sur Twitter une décision de justice.
Son avocat Me Omar Benjelloun a confirmé à l'AFP qu'Omar Radi, âgé de 33 ans, "comparaîtra le 2 janvier en état de liberté". Il n'a toutefois pas été en mesure de dire quand exactement le journaliste serait relâché.
Omar Radi a été arrêté jeudi dernier pour un tweet publié en avril dernier dans lequel il fustigeait le verdict d'un magistrat contre des membres du "Hirak" – un mouvement de contestation qui a agité le nord du Maroc en 2016 et 2017 – condamnés à des peines allant jusqu'à 20 ans de prison. "Ni oubli, ni pardon avec ces fonctionnaires sans dignité!", avait-il écrit, qualifiant le juge de "bourreau".
Une vague d'indignation
Son procès a débuté le jour même de son arrestation et l'affaire a suscité une vague d'indignation dans le royaume, où des centaines de personnes ont manifesté samedi pour appeler à sa libération et à l'abandon des charges.
Omar Radi a collaboré avec plusieurs médias marocains et internationaux et publié des enquêtes remarquées sur l'économie de rente ou les collusions entre pouvoir et argent. Plus récemment, il a couvert les nombreux mouvements de contestation ayant agité des régions marginalisées du royaume.
En l'espace de quelques jours au Maroc, un youtubeur a été condamné à quatre ans de prison pour "offense au roi", un lycéen a écopé de trois ans de prison pour une publication sur Facebook et un militant a été placé en détention pour une publication sur les réseaux sociaux.
Si un nouveau Code de la presse ne prévoyant plus de peines de prison est entré en vigueur en 2016 au Maroc, les journalistes continuent malgré tout d'être poursuivis selon le Code pénal, tout comme peuvent l'être des internautes pour des écrits sur les réseaux sociaux.
Dans son dernier classement annuel sur la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF) a classé le Maroc 135e sur 180 pays.
Avec AFP