
Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué, vendredi, l'ambassadeur d'Iran à Paris pour dénoncer "l'emprisonnement intolérable" depuis plus de six mois de deux universitaires français, dont une qui a entamé une grève de la faim.
Un "emprisonnement intolérable". L'ambassadeur d'Iran à Paris a été convoqué, vendredi 27 décembre, au ministère des Affaires étrangères qui lui a rappelé l'exigence de la France de voir "libérés sans délai" les chercheurs français Fariba Adelkhah et Roland Marchal.
"Comme le président de la République et le ministre l'ont souligné à plusieurs reprises, leur emprisonnement est
intolérable", souligne le Quai d'Orsay dans un communiqué, qui réclame aussi que "les autorités iraniennes fassent preuve d'une totale transparence sur leur situation".
Fariba Adelkhah, directrice de recherche au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris, est détenue depuis le mois de juin par le pouvoir iranien.
Une grève de la faim illimitée
Détenue par les Gardiens de la révolution et accusée d'espionnage, l'anthropologue franco-iranienne a entamé mardi une grève de la faim illimitée, en compagnie d'une autre chercheuse détenue à Téhéran, l'Australienne Kylie Moore-Gilbert. Membre du comité de soutien de Fariba Adelkhah, la chercheuse Marielle Debos a insisté dans une interview accordée à France 24 sur "les conditions de détention extrêmement dures".
Dans une lettre ouverte adressées au Centre pour les droits humains en Iran (CHRI), basé à New-York, les deux universitaires disent avoir été soumises à de la "torture psychologique" et à de "nombreuses violations de [leurs] droits humains fondamentaux".
Une "extrême préoccupation"
"Le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a marqué auprès de l'ambassadeur d'Iran notre extrême préoccupation sur la situation de Mme Fariba Adelkhah qui a cessé de s'alimenter, et a réitéré notre demande d'accès consulaire, jusqu'ici refusée", précise le Quai d'Orsay dans un communiqué.
"La France continue de suivre la situation de nos deux compatriotes avec la plus grande attention en lien étroit avec leurs proches. Les autorités françaises continueront d'agir avec détermination pour obtenir leur libération."
La chercheuse Marielle Debos a précisé que Fariba Adelkhah n'a pas pu recevoir à ce jour de visite consulaire, car les autorités iraniennes ne reconnaissent pas sa nationalité française. À l'inverse, le chercheur français Roland Marchal, également détenu en Iran depuis plusieurs mois, a pu s'entretenir avec des représentants français.
Avec Reuters