logo

À la une de la presse, ce jeudi 5 septembre, les réactions à l’annonce, par la cheffe du gouvernement hongkongais, du retrait définitif du projet de loi sur l’extradition vers la Chine continentale, la formation du gouvernement "Conte bis" en Italie, le Premier ministre britannique de Charybde en Scylla, et le sourire de celle qui l’a précédé à Downing street, Theresa May.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook…

À la une de la presse, l'annonce, mercredi, par la cheffe du gouvernement de Hong Kong, du retrait du projet de loi sur l'extradition vers la Chine continentale, le texte qui avait mis le feu aux poudres dans la région administrative spéciale chinoise.

D'après The China Daily, le "geste" de Carrie Lam va aider les Hongkongais à "reprendre le dialogue" et à "sortir de l'impasse" : "Les manifestants de Hong Kong n'ont désormais plus aucune excuse pour poursuivre les violences", prévient le quotidien officiel, en faisant part de son espoir de voir la ville "retrouver l'énergie et le temps nécessaires pour résoudre ses problèmes économiques et sociaux". "La bonne volonté de Carrie Lam a pour but d'amorcer le dialogue et de mettre fin à la violence", promet The Global Times, qui rappelle, néanmoins, que la cheffe du gouvernement avait déjà annoncé en juin dernier la "mort" du projet de loi sur l'extradition. Le journal invite surtout l'exécutif hongkongais à "regarder de plus près, désormais, les opérations des ONG occidentales", en expliquant que "Hong Kong doit rester ouverte, mais (que) si des activités subversives sont menées (sur son territoire), alors (ces activités) constituent une menace pour sa stabilité, et doivent être stoppées". "Étant donné la nature extrêmement coordonnée du mouvement étudiant, une enquête doit être ouverte pour savoir qui était derrière ces efforts organisés", menace The Global Times.

"Trop tard et trop peu" : "Les démocrates réagissent en promettant de poursuivre leur action malgré le retrait du projet de loi". D'après Hong Kong Free Press, les manifestants exigent toujours une enquête totalement indépendante sur les agissements de la police, l'amnistie pour les contestataires arrêtés, des élections libres et veulent aussi que le gouvernement cesse de présenter leur mouvement comme des "émeutes". La répression de ces dernières semaines aurait laissé des traces difficiles à effacer et témoignerait d'une "érosion des libertés à Hong Kong", ainsi que du principe "un pays, deux systèmes", selon The South China Morning Post, qui prévient que le mouvement de contestation va peut-être retomber, mais que "le glissement de Hong Kong vers l'autoritarisme, lui, ne fait que commencer".

À la une de la presse, également, le nouveau gouvernement italien. Sa prestation de serment a lieu ce jeudi. Ce nouvel exécutif dirigé par le sortant Giuseppe Conte, ce gouvernement "Conte bis", est présenté par La Repubblica comme le résultat d'une "fusion froide", le produit d'une alliance inédite entre deux formations jusque-là antagonistes, le Mouvement 5 Étoiles et le Parti démocrate, qui ont réussi à se mettre d'accord pour se partager les 21 postes du gouvernement. Ciao, donc, la Ligue de Matteo Salvini – ce qui n'est pas pour déplaire au Fatto Quotidiano. Le quotidien a ce message pour l'ex-ministre de l'Intérieur : "Bons baisers du palais Chigi", une carte postale signée Giuseppe Conte, qui voit son bail prolongé à la présidence du Conseil. "Voici le gouvernement sans noblesse de Conte", "la nouvelle caste servile de l'UE", fulmine en revanche La Verita, un quotidien proche de Matteo Salvini, qui assure que "la métamorphose du Mouvement 5 Étoiles met l'Italie à la merci de Bruxelles".

Bruxelles est aussi la bête noire de Boris Johnson, qui a subi mercredi un double revers au parlement britannique. Ses coups de menton et ses menaces n'y auront rien fait. Les députés ont dit deux fois "non" au Premier ministre : non à la possibilité de quitter l'Union européenne sans accord et non à des élections anticipées. Boris Johnson est "acculé", résume The Independent. Un constat partagé par l'ensemble de la presse tabloïd, pourtant adepte du Brexit en général, et du style Johnson en particulier. "Boris Johnson le mou n'arrive pas à obtenir une élection", ironise The Sun, avec un jeu de mot faisant allusion à de présumées difficultés érectiles, dont je vous laisse juges. The Daily Mirror présente même Boris Johnson comme "le pire Premier ministre que le Royaume-Uni ait jamais connu (depuis celle qui l'a précédé)" : entendez: Theresa May. Pas sûr que cela suffise à consoler Boris Johnson…

Theresa May, dont The New York Times n'a pas oublié la longue descente aux enfers. "Theresa May a essuyé pendant trois ans les critiques sur le Brexit. Maintenant, regardez qui rigole." Celle qui a précédé Boris Johnson à Downing Street a effectivement plutôt l'air de s'amuser, sur une photo publiée par le journal, où on la voit souriante sur les bancs du Parlement, il y a deux jours. "Certes, on ne connaît pas les raisons de ce sourire, écrit le journal, qui rappelle que Theresa May a elle-même échoué à trois reprises à faire adopter son projet de Brexit par le parlement. Certes, poursuit le NYT, Theresa May n'a pas rejoint les rangs des 21 rebelles conservateurs qui ont voté contre Boris Johnson et contre leur propre camp. Mais elle souriait toujours, mardi soir, après une journée de drame, d'insultes, et de récriminations à Westminter." On peut se poser la question. Ce sourire exprimait-il le simple soulagement de ne plus être au centre de toutes les critiques ? Ou la joie mauvaise qu'on éprouve parfois devant les malheurs d'autrui ? Ça l'histoire, ne le dit pas.

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.