
Les Taliban ont lancé samedi une offensive sur la ville stratégique de Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan. Cette opération intervient alors que les insurgés et les États-Unis continuent de négocier à Doha les contours d'un futur accord de paix.
Les Taliban ont attaqué samedi 31 août la ville de Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan, alors même que les rebelles islamistes et les États-Unis semblent proches d'un accord sur un retrait des troupes américaines déployées dans le pays.
Les insurgés ont lancé vendredi soir des assauts simultanés sur Kunduz, obligeant les forces afghanes à solliciter des renforts pour éviter que les miliciens n'étendent leur emprise sur la ville, rapportent les deux camps.
L'électricité et la plupart des services téléphoniques ont été coupés et les habitants se terrent chez eux.
"La ville est complètement déserte, les magasins sont fermés, personne ne sort et on entend le bruit d'armes lourdes et légères dans plusieurs quartiers", a déclaré un habitant, Khaluddin, cité par Reuters.
Des représentants du gouvernement à Kunduz et Kaboul ont accusé les Taliban de chercher refuge dans les habitations, empêchant toute riposte aérienne des forces américaines et afghanes.
Le ministère de l'Intérieur a déclaré qu'au moins 36 Taliban avaient péri dans des frappes terrestres et aériennes dans trois secteurs de la ville.
Un raid dans le quartier de Zakhil a coûté la vie à 20 T aliban, dont deux commandants, ont dit des responsables des forces de sécurité afghanes.
Selon les autorités sanitaires à Kunduz, les combats ont également fait 3 morts et 41 blessés parmi les civils.
Négociations menées au Qatar
Le porte-parole des insurgés, Zabihullah Mujahid, a confirmé l'opération menée par les islamistes sans évoquer de bilan.
Kunduz a déjà été capturée à deux reprises par les Taliban au cours des dernières années.
Mercredi, les islamistes ont dit être proches d'un accord avec les États-Unis qui permettrait un retrait des forces américaines d'Afghanistan, en échange de quoi ils s'engageraient à ce que le pays ne devienne pas un refuge pour les groupes extrémistes internationaux.
Depuis la fin 2018, des négociations sont menées au Qatar entre des émissaires de Washington et des délégués taliban afin de mettre un terme à dix-huit années de conflit.
Donald Trump a toutefois annoncé jeudi que les forces américaines en Afghanistan seraient réduites à 8 600 hommes mais que les États-Unis maintiendraient une présence dans le pays même si Washington parvient à un accord avec les Taliban.
Quelque 14 000 soldats américains sont actuellement en Afghanistan, dont environ 5 000 sont affectés à des opérations de lutte contre l'insurrection.
Un militaire américain a été tué jeudi en Afghanistan, le troisième en l'espace de huit jours.
Avec Reuters