La justice suédoise a débouté, lundi, le parquet qui demandait le placement en détention par défaut de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, poursuivi pour un viol présumé commis en Suède en 2010, et détenu à Londres.
Il n'y aura pas de mandat européen pour un transfèrement de Julian Assange en Suède. Le tribunal suédois d'Uppsala a débouté, lundi 3 juin, le parquet qui demandait le placement en détention par défaut de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, poursuivi pour un viol présumé commis en Suède en 2010 et détenu à Londres. Les juges ont toutefois jugé recevables les éléments à charge pesant contre lui.
Décision d'enquête européenne
Le tribunal juge fondés "les soupçons visant Julian Assange et reconnaît le risque qu'il tente de se soustraire à la justice" ont déclaré les magistrats. Mais, dès lors que celui-ci est incarcéré au Royaume-Uni, "des procédures d'investigation peuvent être menées sous le régime de la décision d'enquête européenne", un mécanisme de coopération entre États membres de l'Union européenne dans les enquêtes pénales. "Dans ces circonstances, un ordre d'arrestation et de détention serait disproportionné", ont-ils ajouté.
Son arrestation, à l'ambassade d'Équateur à Londres, le 11 avril, suivi de la réouverture de l'enquête pour viol par la procureure en charge de l'instruction, Eva-Marie Persson, avait ravivé l'espoir de la plaignante et de son avocate de voir Julian Assange, 47 ans, remis au pays scandinave.
Le parquet avait demandé son placement en détention, la semaine suivante, en son absence "en raisons de soupçons de viol".
Des faits bientôt prescrits
Susceptible d'appel, la décision de justice est un revers pour l'accusation qui espérait un transfèrement en Suède de l'Australien avant la prescription des faits en août 2020.
Âgée d'une trentaine d'années à l'époque des faits, en août 2010, la plaignante suédoise accuse Julian Assange d'avoir engagé un rapport sexuel avec elle alors qu'elle dormait et sans préservatif, alors que celle-ci lui avait refusé tout rapport non protégé à plusieurs reprises.
Des accusations dont le fondateur de Wikileaks se défend, niant les faits de viol, et soutenant qu'elle était consentante et avait accepté de ne pas utiliser de préservatif. En 2017, le parquet avait classé l'enquête, faute de pouvoir l'entendre dans ce dossier.
Julian Assange était aussi visé par une plainte pour agression sexuelle sur une autre jeune femme à Stockholm à la même époque, mais les faits ont été prescrits en 2015.
Avec AFP