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Fusillade d’Utrecht : la piste terroriste relancée après la découverte d'une lettre

La piste terroriste est de nouveau considérée "sérieusement" au lendemain de la fusillade mortelle survenue à Utrecht, aux Pays-Bas, ont annoncé les enquêteurs, qui disent se baser sur une lettre retrouvée dans la voiture du principal suspect.

Une lettre retrouvée dans la voiture du principal suspect de la fusillade mortelle survenue à Utrecht, aux Pays-Bas, relance la piste terroriste, ont annoncé les enquêteurs, mardi 19 mars. Plus tôt dans la journée, les autorités néerlandaises avaient affirmé que d'autres pistes étaient examinées, comme celle du différend familial.

Le Premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte, avait affirmé qu'on ne peut "exclure" d'autres motifs, notamment une dispute familiale. "Il y a beaucoup de questions et de rumeurs, a-t-il dit lors d'une conférence de presse à La Haye. Quel est le motif, terroriste ou autre, nous ne le savons pas encore, mais nous ne pouvons rien exclure", avait-il ajouté.

"La piste terroriste n’est plus forcément la piste privilégiée comme ce fut le cas après la fusillade, rapportait, ce mardi matin, Antoine Mouteau, correspondant de RFI aux Pays-Bas. Selon plusieurs témoignages, le tireur présumé s’en serait pris à une personne qui lui est proche avant de s’attaquer, dans un deuxième temps, aux autres passagers du tramway."

Lundi matin, un homme a tiré dans un tramway du centre d’Utrecht, l'une des villes les plus importantes du pays. Trois personnes ont été tuées et cinq blessées, selon la police. En début d'après-midi, les autorités ont rendu publique la photo d'un homme aux cheveux courts portant un blouson bleu, tirée d'une caméra de vidéosurveillance du tramway.

"La police recherche Gökmen Tanis, 37 ans (né en Turquie) en lien avec l'incident de ce matin", avait indiqué la police sur Twitter, enjoignant au public de "ne pas l'approcher. Cet homme a été interpellé en fin d'après-midi au terme d’une chasse à l’homme.

Niveau d'alerte abaissé

"Les éléments de son casier judiciaire sont abondamment relayés dans la presse néerlandaise, explique Antoine Mouteau. On apprend notamment qu’il a récemment été incarcéré pour une affaire de cambriolage, et qu’il devait comparaître pour une affaire de viol.

" Le niveau de menace terroriste, porté à Utrecht après l'attaque à cinq, son plus haut niveau, a été abaissé, a affirmé le directeur de l'agence nationale pour la sécurité et le contre-terrorisme (NCTV), Pieter-Jaap Aalbersberg, confirmant l'interpellation du "principal suspect".

"Nous ne cèderons pas face à l'intolérance, avait affirmé le Premier ministre néerlandais devant la presse, peu après la fusillade. Un acte de terrorisme est une attaque contre notre civilisation, contre notre société tolérante et ouverte". Tous les partis politiques ont suspendu leur campagne à deux jours d'élections locales qui détermineront la composition future du Sénat néerlandais.

Selon la radio-télévision publique NOS, le suspect avait comparu il y a deux semaines en justice dans une affaire de viol.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a indiqué que les services de renseignement turcs réunissaient des informations sur la fusillade dont l'auteur présumé est né en Turquie.

Avec AFP