
Le 4 juillet, Patricia Thérèse Okoumou avait fait sensation en gravissant le piédestal de la Statue de la liberté. Cette militante américaine d'origine congolaise comparaissait pour la deuxième fois, vendredi, devant le tribunal de New York.
Patricia Thérèse Okoumou s’est présentée à son procès, au tribunal de New York, vendredi 3 août, vêtue d’une robe verte sur laquelle étaient inscrits ces mots : “Cela compte vraiment pour moi, pourquoi pas pour vous ?". Un pied de nez à la phrase inscrite sur la veste de la Première dame des États-Unis Melania Trump : “Je m'en fous et vous ?", alors qu’elle visitait un centre pour enfants migrants en juin près de la frontière avec le Mexique.
Aux Etats-Unis, la militante anti-trump lady liberty plaide non coupable
@POkoumou I REALLY CARE WHY WON’T U? BE BEST #patriciaokoumou #bebest pic.twitter.com/9U5fwwjZp5
Rise and Resist (@riseandresistny) 3 août 2018Originaire de la République Démocratique du Congo, cette Américaine de 44 ans comparaissait pour la deuxième fois devant un tribunal pour violation de propriété privée et trouble à l’ordre publique. Des infractions passibles de six mois d’emprisonnement chacune et pour lesquelles elle a plaidé non coupable.
Son crime ? Avoir escaladé le piédestal haut de 46 mètres de la Statue de la liberté à New York, le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine pour protester contre la politique migratoire de Donald Trump devant des milliers de visiteurs.
Les images de l’acte spectaculaire de la militante anti-Trump ont fait le tour des télévisions américaines. Vêtue d'un tee-shirt de l'organisation anti-Trump Rise and Resist (Levez-vous et résistez), Patricia Thérèse Okoumou a donné du fil à retordre aux responsables du la sécurité du site. Pendant près de quatre heures, elle est restée au pied de la statue, contraignant les gardiens à aller la chercher avec des cordes.
Plus de 2 300 mineurs séparés de leurs parents
Depuis avril, les États-Unis mènent une politique de “tolérance zéro” face à l’immigration clandestine, notamment en provenance du Mexique. En vertu de cette politique, tout adulte arrêté après être entré illégalement sur le sol américain doit désormais être poursuivi pour un délit pénal.
Cela a conduit à la séparation des familles entrées illégalement aux États-Unis. Plus de 2 300 mineurs ont été systématiquement séparés de leurs parents en quelques semaines. Mais en juin, après une vive polémique sur cette politique, Donald Trump a fait machine arrière et a mis fin aux séparations des enfants de leur famille tout en favorisant les retrouvailles. Mais fin juillet, près de 700 enfants n’avaient toujours pas retrouvé leurs parents.
Patricia Thérèse Okoumou avait déjà comparu une première fois, le 5 juillet, au lendemain de son coup d'éclat. À la sortie de l’audience, celle qu’on surnomme désormais The Lady of Liberty (la dame de la liberté) avait lancé devant des militants pro-migrants : “Quand ils s'abaissent, nous nous élevons. Je suis allée aussi haut que j'ai pu”, reprenant une formule anti-Trump de l'ex-Première dame Michelle Obama. “Dans une démocratie, on ne met pas les enfants dans une cage”, a-t-elle ajouté.
Celle qui est arrivée aux États-Unis en 1994 devrait être fixée sur son sort le 1er octobre lors d’une nouvelle comparution. En attendant son verdict, son acte a reçu un écho favorable sur Twitter sous le hastag #Thereseokoumou.