Le mouvement Pakistan Tehreek-e-Insaf d’Imran Khan est en tête des élections législatives au Pakistan, selon des résultats partiels annoncés jeudi par la commission électorale. Plusieurs formations dénoncent des irrégularités.
Le mouvement Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) (Mouvement du Pakistan pour la Justice) de l'ancien champion de cricket Imran Khan est en tête des élections législatives au Pakistan, selon les résultats partiels annoncés jeudi 26 juillet par la commission électorale après 30 % des bulletins dépouillés. D'après ces résultats partiels, le PTI obtient 113 des 272 sièges que compte le Parlement. La Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N) de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif est quant à elle créditée de 66 sièges, tandis que le Parti du peuple pakistanais (PPP) obtient 39 sièges.
Les premiers résultats officiels devaient être communiqués à partir de 2h du matin (21h GMT mercredi). Certains membres du PTI d'Imran Khan ont affiché leur confiance quant à l'issue du scrutin, estimant que le parti allait remporter les élections. L'avance dont dispose le PTI selon les résultats partiels ne lui suffira cependant pas pour obtenir la majorité au Parlement, ce qui laisse envisager plusieurs semaines de négociations pour parvenir à former un gouvernement de coalition.
"Félicitations à la nation pour le renouveau du Pakistan ! Monsieur le Premier ministre Imran Khan", a écrit dans un message sur Twitter le porte-parole du PTI, Fawad Chaudhry. Aucune annonce officielle sur l'issue du scrutin n'a cependant été effectuée par le PTI. Des partisans du PTI, souvent jeunes, ont de leur côté célébré une bonne partie de la nuit la victoire attendue de leur champion.
Le dépouillement des bulletins a pris énormément de retard. Selon les médias locaux, moins de la moitié des votes avaient été comptés environ treize heures après la fin du scrutin. Un représentant de la commission électorale a déclaré que le retard de l'annonce des résultats officiels était dû à des incidents techniques. "Il n'y a pas de conspiration, ni aucune pression pour retarder l'annonce des résultats. Le report est dû à une panne du système de transmission des résultats", a déclaré le secrétaire de la commission, Babar Yaqoob, aux journalistes.
"Nous rejetons intégralement les résultats”
Avant l'annonce des résultats partiels, Shehbaz Sharif, frère de Nawaz Sharif et chef de file du PML-N, a déclaré qu'il ne reconnaîtrait pas les résultats après qu'on lui ait rapporté que des contrôleurs électoraux de plusieurs partis politiques avaient été mis à la porte par l'armée des bureaux de vote au moment du dépouillement.

"C'est une pure tromperie. La façon dont le mandat du peuple a été bafoué est intolérable", a déclaré Shehbaz Sharif lors d'une conférence de presse, alors que le décompte se poursuivait. "Nous rejetons intégralement les résultats. C'est un choc énorme pour le processus démocratique du Pakistan", a-t-il ajouté, dénonçant "des fraudes si flagrantes que tout le monde s'est mis à pleurer". Il a ensuite averti sur Twitter que les "résultats basés sur un trucage massif causer[aie]nt des dommages irréparables au pays".
Le chef du PPP (Parti du peuple pakistanais, au pouvoir de 2008 à 2013) Bilawal Bhutto-Zardari, a abondé dans son sens en qualifiant "d'inexcusable et scandaleux" le dénouement de l'élection. "Mes candidats se plaignent que nos agents électoraux ont été expulsés des bureaux de vote dans tout le pays", a tweeté le fils de la Première ministre Benazir Bhutto, assassinée en 2007.
Un représentant de la commission électorale a assuré que toutes les plaintes transmises seraient étudiées.
Environ 106 millions de personnes s'étaient inscrites sur les listes électorales et plus de 370 000 soldats ont été déployés à travers le pays pour assurer la sécurité des bureaux de vote, soit près de cinq fois plus de soldats que lors des précédentes élections en 2013.
Avec Reuters et AFP