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Washington "n'a pas peur" de sanctionner Téhéran "au plus haut niveau", dit Mike Pompeo

Les États-Unis n'ont "pas peur" de sanctionner "au plus haut niveau" le régime de Téhéran, accusé d'être "un cauchemar pour le peuple iranien", a prévenu dimanche soir le secrétaire d'État américain Mike Pompeo.

Dans un discours prononcé devant la diaspora iranienne, en Californie, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a réaffirmé dimanche 22 juillet la fermeté de Washington vis-à-vis du régime iranien. Il a assuré que les États-Unis n'avaient "pas peur" de sanctionner "au plus haut niveau" Téhéran.

"Ce n'est pas fini", a-t-il mis en garde au sujet des sanctions américaines, après avoir rappelé que les États-Unis avaient déjà ciblé en janvier l'ayatollah Sadegh Larijani, chef de l'Autorité judiciaire, pour violations des droits de l'Homme. "Les dirigeants du régime, notamment ceux à la tête des Gardiens de la Révolution", l'armée d'élite iranienne, "et de la Force Qods", chargée des opérations extérieures, "doivent payer chèrement pour leurs décisions", a estimé le chef de la diplomatie américaine, à la bibliothèque présidentielle Ronald Reagan à Simi Valley.

Il a par ailleurs confirmé que le gouvernement américain souhaite que tous les pays réduisent leurs importations de pétrole iranien "au plus près de zéro" d'ici le 4 novembre, faute de quoi ils s'exposeront aux sanctions américaines.

To Iranian President Rouhani: NEVER, EVER THREATEN THE UNITED STATES AGAIN OR YOU WILL SUFFER CONSEQUENCES THE LIKES OF WHICH FEW THROUGHOUT HISTORY HAVE EVER SUFFERED BEFORE. WE ARE NO LONGER A COUNTRY THAT WILL STAND FOR YOUR DEMENTED WORDS OF VIOLENCE & DEATH. BE CAUTIOUS!

  Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 23 juillet 2018

"À l'attention du président Rohani : Ne menacez plus jamais les États-Unis, ou vous subirez des conséquences que peu dans l'histoire ont eues à subir. Nous ne sommes plus un pays qui soutiendra vos propos déments de violence et de mort. Faites attention !", écrit le président américain dans un tweet publié dans la nuit du 23 au 24 juillet 2018. 

Le président américain Donald Trump avait annoncé en mai son retrait de l'accord international de 2015 censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, et le rétablissement des sanctions américaines levées dans le cadre de ce texte. Mike Pompeo a appelé le monde à rejoindre sa campagne de "pression" et à tourner le dos au régime de Téhéran, alors que les alliés européens des États-Unis tentent par tous les moyens de sauver l'accord sur le nucléaire iranien.

Mafia

Mike Pompeo a en outre estimé que l'Iran était "dirigé par quelque chose qui ressemble plus à une mafia qu'à un gouvernement", jugeant qu'un vaste système de corruption prévalait parmi les dirigeants iraniens.

Le président iranien Hassan Rohani et le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif sont les hommes de paille de l'escroquerie internationale menée par le guide suprême de la Révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei", a dit le secrétaire d’État américain.

Il appartient au peuple iranien de définir la direction du pays, a-t-il ajouté, précisant que Washington "appuiera la voix longtemps ignorée du peuple iranien".

Renforcement de la campagne de propagande américaine

Longuement applaudi, il a d’ailleurs affirmé le soutien de l'administration Trump aux manifestants qui protestent en Iran. Il a annoncé un renforcement de la campagne de propagande américaine avec le lancement d'une chaîne multimédia (télévision, radio, numérique et réseaux sociaux) 24 heures sur 24 en langue farsi, "afin que les Iraniens ordinaires en Iran et à travers le monde sachent que l'Amérique est à leurs côtés". Ainsi que des mesures "pour aider les Iraniens à contourner la censure sur internet".

Régulièrement soupçonné de caresser l'idée d'un changement de régime en Iran, Mike Pompeo a réaffirmé vouloir uniquement "que le régime change de manière significative son comportement, à la fois à l'intérieur de l'Iran et sur la scène mondiale", refusant de faire la distinction entre radicaux et modérés au sein de la République islamique.

Avec AFP et Reuters