
Engie, Française des Jeux et ADP : telles sont les trois entreprises qui seraient concernées par une sortie partielle ou complète de l'État de leur capital. Une mesure qui figurera dans un projet de loi présenté le 18 juin en conseil des ministres.
Ce serait la plus importante vague de privatisations de ces dix dernières années en France. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a reconnu, lundi 12 juin, que l'État envisageait de se désengager des groupes ADP (ex-aéroports de Paris), Engie et la Française des Jeux (FdJ).
Le patron de Bercy doit présenter une loi en conseil de ministres, lundi 18 juin, qui permettra à l'État de céder des parts dans ces trois groupes spécifiques. Le gouvernement n'a, pour l'instant, pas légalement le droit de passer en dessous d'un certain seuil de participation.
"L'État n'a pas vocation à diriger des entreprises concurrentielles [...]. Nous passons d'une logique de gestionnaire à une logique d'investissement dans l'avenir", a justifié Bruno Le Maire, dans un entretien accordé au quotidien Les Échos. Il espère aussi que ces cessions permettront de réduire davantage la dette française.
Éviter les erreurs du passé
Mais ce changement ne signifie pas qu'ADP, Engie ou la FdJ passeront du statut de groupe public à entreprise privée du jour au lendemain. Le gouvernement n'a pas spécifié combien de parts il comptait mettre en vente, ni qui pourrait être intéressé par leur achat. ADP ne devrait cependant pas échapper à un changement de statut, puisque l'État possède actuellement 50,6 % du capital.
Le ministre de l'Économie ne veut pas se précipiter et juge que cette vente ne devrait pas intervenir avant 2019. Le gouvernement espère aussi éviter les erreurs du passé, notamment ceux de la très décriée privatisation des autoroutes en 2005. Des garde-fous devraient être inscrits dans le projet de loi qui sera présentée dans une semaine, a assuré Bruno Le Maire. Ainsi, dans le cas d'ADP, les actifs qui seront cédés par l'État devront être restitués aux pouvoirs publics dans 70 ans.