Le 1er Mai syndical est à nouveau organisé en ordre dispersé ce mardi. De son côté, pour la première fois, Marine Le Pen fête le 1er-Mai loin de Paris.
Les syndicats défileront à nouveau en ordre dispersé mardi 1er mai. L a préfecture de police de Paris a annoncé craindre, en marge des défilés, des violences et des dégradations de la part de militants issus des "mouvances extrémistes" . Pour la première fois cette année, Marine Le Pen fête le 1er mai loin de Paris.
- Deux défilés distincts pour les syndicats
Traditionnellement, la journée internationale des travailleurs n'est pas l'occasion de faire bloc pour les syndicats, à quelques exceptions près, comme le 1er mai 2002 pour "faire barrage" à Jean-Marie Le Pen. Cette année ne fait pas exception en terme de division des centrales syndicales, malgré un contexte social agité et les appels de Philippe Martinez, numéro un de la CGT qui défilera à Paris, à une "convergence des luttes". Or, ce n'est "pas la tasse de thé de la CFDT", tranche son numéro un, Laurent Berger, qui considère que ce mode d'action "ne permet jamais d'avoir des résultats concrets pour les travailleurs".
Si le nouvel homme fort de Force ouvrière, Pascal Pavageau, se montre ouvert au principe d'une construction d'"unité la plus large" entre syndicats, sa centrale va rester fidèle à son habitude de faire bande à part le 1er-Mai.
Au total, la CGT appelle à 240 manifestations ou rassemblements un peu partout en France. Le mot d'ordre est large : "Contre la remise en cause des acquis sociaux, la sélection à l'université. Pour le progrès social, la paix; la solidarité internationale !" La manifestation de Paris, organisée avec les fédérations franciliennes de FO, de la FSU, de Solidaires et de l'Unef, s'ébranlera à 14h30 de la place de la Bastille, direction place d'Italie.
De leur côté, CFDT, CFTC et Unsa prévoient, une fois de plus, un 1er-Mai en commun sous un mot d'ordre "revendicatif et culturel". Il projetteront à Paris un film italien en avant-première, "7 Minuti", qui met l'accent "sur l'importance du dialogue social et de la négociation collective", des thèmes d'"actualité" dans une période où ils font "l'objet de questionnements et d'attaques".
- La préfecture redoute des violences
La préfecture de police de Paris craint des violences et des dégradations le 1er-Mai de la part de "mouvances extrémistes" à l'occasion, notamment, du 50ème anniversaire des événements de mai 68. "Des militants de groupes contestataires issus de mouvances extrémistes entendent, à l’occasion de la manifestation traditionnelle du 1er-Mai, s’en prendre violemment aux forces de l’ordre ainsi qu’aux symboles du capitalisme" pour faire de cette journée un rendez-vous "révolutionnaire", précise la préfecture dans un communiqué.
La préfecture cite notamment l'appel d'un mouvement inter-luttes sur les réseaux sociaux pour faire vivre "une journée en enfer" aux représentants de l' É tat et "transformer cette manifestation déclarée en une démonstration d’extrême violence en prenant la tête de ce cortège pour y commettre des exactions." La préfecture dit craindre des "dégradations multiples" à l'encontre de banques, agences immobilières, assurances, concessions automobiles...
- Marine Le Pen à Nice
Si l'ex-président et cofondateur du Front national Jean-Marie Le Pen a célébré comme à son habitude le 1er-Mai à Paris en déposant une gerbe au pied de la statue de Jeanne d'Arc à Paris, Marine Le Pen était, elle, loin de Paris. Elle a déposé une gerbe à Cannes auprès d'une statue de Jeanne d'Arc debout portant un drapeau. La patronne du FN réunit, en effet, ce mardi à Nice ses alliés européens pour défendre une "Union des nations européennes" dans l'espoir d'une victoire de ces partis nationaux-populistes aux élections sur le continent l'an prochain.
Avec AFP