Samsung a présenté ce dimanche à Barcelone, dans le cadre du MWC, son très attendu Galaxy S9. Dans la continuité de son prédécesseur et malgré un léger manque d’audace, il a tout l’air d’un smartphone abouti, qui fait la part belle à la photographie.
Si Samsung avait été contraint de se faire discret au Mobile World Congress de 2017, après le fiasco du Galaxy Note 7, et de présenter son Galaxy S8 un peu plus tard dans l’année, la marque sud-coréenne règne incontestablement en maître sur la nouvelle édition du salon international de la téléphonie mobile, qui s’ouvre officiellement lundi à Barcelone.
Au cours d’un show millimétré auquel la firme nous a désormais habitué, le Galaxy S9, successeur du S8, s’est enfin dévoilé, même si les innombrables fuites et rumeurs dont il fut l’objet n’ont pas franchement laissé de place à la surprise. Quelques jours avant la conférence, certains avaient même eu tout le loisir de l’observer sous toutes les coutures, en réalité augmentée, en scannant leur badge d’entrée avec l’application "Unpacked 2018" de la marque.
Comme on s’en doutait déjà donc, ce S9 ne joue pas sur la rupture. D’un point de vue esthétique, il se démarque d’ailleurs très peu de son prédécesseur, avec des lignes quasi-identiques, un châssis en aluminium qui prend en sandwich deux plaques de verre incurvées et un écran bord à bord Super AMOLED 2 960 x 1 440 mégapixels de 5,8 pouces — 6,2 pour le S9+. Son ratio, lui, est de 18,5:9.
Un nouveau coloris vient compléter la gamme : le "Lilac Purple", qui rejoint les teintes déjà existantes "Midnight Black", "Titanium Grey" et "Coral Blue". Autre nuance par rapport au modèle précédent, l’emplacement de son lecteur d’empreinte, qui reste à l’arrière mais qui passe sous le capteur photo, plus proche du centre de l’appareil. L’année dernière, la place du lecteur d’empreinte, juste à gauche de l’appareil photo, avait soulevé les critiques : bonjour les traces de doigts. Samsung a donc compris le message.
Résumé des spécificités
- Écran 5,8 ou 6,2 pouces Super AMOLED 2 960 x 1 440 pixels
- Un SoC Samsung Exynos 9810
- 4 Go de RAM
- 64 Go de stockage
- Android 8.0 Oreo
- Capteur principal de 12 mégapixels, ouverture f/1,5, variable jusqu’à f/2,4
- Capteur secondaire de 12 mégapixels, ouverture f/2,4, présent uniquement sur le S9+
- Capteur frontal de 8 mégapixels avec scanner d’iris
- Lecteur d’empreinte au dos de l’appareil
- Port USB Type-C, port jack et lecteur de carte microSD
- Batterie de 3 000 mAh pour le S9 et une de 3 500 mAh pour le S9+
- Norme de protection IP68
- Compatible charge rapide de 15 W
- Hauts-parleurs
Des haut-parleurs stéréo en façade
Les rumeurs disaient donc vrai : ce Galaxy S9 dispose bien désormais de deux haut-parleurs Dolby stéréo à l’avant. Mis au point par AKG, un spécialiste autrichien de l’audio, ils prennent en charge le son ambiophonique simulé Dolby Atmos 3D. En réalité, le haut-parleur d’écoute se transforme en haut-parleur avant pour renforcer le haut-parleur situé au bas du téléphone.
Avec cette technologie, Samsung promet un son "1,4 fois supérieur à celui du Galaxy S8". L’amélioration de la qualité audio des smartphones de la gamme Galaxy, que certains ont toujours jugée un peu faiblarde, devrait ravir les adeptes de la marque. Mais là encore, on attend de tester l’appareil dans de bonnes conditions pour statuer.
Un appareil photo inédit
Pour cette itération, Samsung semble avoir largement concentré ses efforts sur la qualité de l’appareil photo. Après tout, s’il y a un domaine où il subsiste une belle marge d’amélioration, c’est bien celui des capteurs photo de nos mobiles, dont on attend aujourd’hui pratiquement la même chose qu’un véritable boîtier photo haut de gamme. Ce Galaxy S9 dispose donc d’un capteur arrière "Super Speed Dual Pixel" de 12 mégapixels dont l’objectif est capable de changer naturellement d’ouverture, en fonction des prises de vue, de f/1,5 à f/2,4. Une première sur un smartphone.
S'il y a suffisamment de lumière, pour une photo en plein jour par exemple, l'ouverture f/ 2,4 sera favorisée afin que l'image soit précise d'un bout à l'autre du cadre. Mais si la scène est trop sombre, l'appareil photo passera à f/1,5, pour laisser entrer plus de lumière. Attention, c’est tout ou rien, ou plutôt, c’est l'un ou l’autre ; il n'y a aucun moyen de sélectionner une ouverture entre les deux. Contrairement au S9, le S9+ dispose d’un module double-capteur, avec un second objectif qui ouvre à f/2,4. De quoi jouer avec les effets de profondeur, pour créer un arrière-plan flou.
L’objectif est capable de changer naturellement d’ouverture, de f/1,5 à f/2,4 : une première sur un smartphone
Une option "multi-images", assez sophistiquée, fait son apparition : celle-ci prend trois séries de quatre images pour réduire le bruit au maximum, un peu à la façon dont une photo HDR compile plusieurs prises de vues différemment exposées pour créer une seule et même photo avec une plus grande plage dynamique. D’après Samsung, le "multi-images" permettrait de réduire de 30% le bruit par rapport aux photos prises avec le S8. Côté vidéo, le capteur Super Speed Dual Pixel est en mesure de capture 960 images par seconde en HD. A titre de comparaison, l'iPhone X affiche un score de seulement 240 fps.
Enfin, les adeptes des selfies trouveront à l’avant un capteur de 8 mégapixels ouverture f/1,7 avec Autofocus. Avec lui, une nouvelle fonctionnalité très largement inspirée des Animojis d’Apple : "AR Animojis", qui nous permet de générer un petit avatar personnel, version humanoïde ou cartoon, en scannant notre visage. On prend le pari que tout ceci restera un gadget dont on se lassera vite, comme sur iPhone...
Quelques améliorations biométriques
Notons que les fonctions biométriques, multipliées sur le S8, ont été améliorées sur ce S9 : la firme assure avoir renforcé la sécurité du système de reconnaissance d’iris, qui fonctionne maintenant avec Samsung Pay, et la rapidité de la reconnaissance faciale, qui reste pourtant moins fiable que celle de l’iPhone X. En conséquence, Samsung a préféré ne pas la rendre compatible Samsung Pay.
En revanche, une nouvelle fonction fait son entrée : le "Scan Intelligent", qui choisit spontanément le meilleur système de déverrouillage en fonction de la luminosité ambiante. Accessoire, mais peut-être pas inutile.
Un petit coup de frais sous le capot
Les composants internes de ce Galaxy S9 ont évidemment été rafraîchis. C’est donc désormais un SoC Exynos 9810, déjà présenté par la marque, qui équipe les versions européennes de ce nouveau modèle, contre un Snapdragon 845 pour les appareils américains. Avec l’Exynos 9810, Samsung nous promet des performances doublées. La puce graphique aussi a été revue, tandis que le modem 4G pourrait atteindre les 1,2 Gb par seconde. Le tout couplé à 4 Go de RAM pour le S9, contre 6 Go pour le S9+.
Côté batterie, la firme semble avoir apaisé sa folie des grandeurs, celle-là même qui l’aura conduite à stopper net la production de ses Galaxy Note 7. Le Galaxy S9 s’appuie donc sur une batterie de 3 000 mAh identique à celle du Galaxy S8, contre 3 500 mAh pour le S9+. On est en deçà des capacités de ses principaux concurrents : le OnePlus 5T, dont la batterie atteint les 3 300 mAh, et le Huawei Mate 10 Pro, qui domine à 4 000 mAh. Bien sûr, ces chiffres restent théoriques et il faudra juger de l’autonomie de S9 à l’usage.
La prise jack fait de la résistance !
C’est avec un grand soulagement que certains adeptes des casques et écouteurs à fils apprendront que Samsung n’a pas (encore) osé faire disparaître la fameuse prise jack de ses Galaxy. Ce S9 est donc toujours équipé d’un port mini-jack sur sa tranche inférieure, qui reste aux côtés du port USB-C. Alleluia.
Bixby sort (un peu) de son sommeil
Alors que Bixby, l’intelligence artificielle maison de Samsung, peine à trouver sa place sur le marché des assistants vocaux, on notera qu’elle bénéficie toujours d’un bouton dédié sur ces Galaxy S9 et S9+, toujours sur leur tranche droite. Cependant, Samsung lui a apporté quelques petites améliorations, qui, si elles concernent aussi le marché français, pourraient peut-être nous servir : lorsque Bixby Vision aura dans son viseur un établissement ou un monument, des lieux d'intérêt à proximité nous seront proposés. Si l’on pointe un paquet de chips ou une canette de soda, il nous dira cette fois combien de calories l’article en question contient.
Et le meilleur pour la fin : du texte écrit dans une langue étrangère pourra être instantanément traduit en réalité augmentée, comme avec Google Traduction AR. Plaque de rue, menu, panneau de signalisation… La traduction dans la langue de notre choix sera superposée comme par magie.
Après le DeX, le DeX Pad
Souvenez-vous, l’année dernière, Samsung avait dévoilé en même temps que son Galaxy S8 un petit périphérique permettant de transformer son Galaxy en ordinateur de bureau. Appelé le DeX, il suffisait de le relier à n’importe quel écran pour accéder directement à notre navigateur, à nos applications de traitement de texte, à notre boîte mail ou encore à nos photos.
Samsung nous présente maintenant le DeX Pad, version améliorée et plus compacte du dock, pensé pour recevoir cette fois le téléphone à l’horizontal et le transformer ainsi en petit pavé tactile, ou touchpad, permettant de naviguer au fil du doit sur un écran de PC. Il est équipé de deux ports USB-A, d’un port USB Type-C, d’une sortie HDMI mais aussi d’un port Ethernet, et a l’avantage sur son prédécesseur de sortir sur un moniteur une meilleure résolution d’image (2 560 x 1 440 contre 1 920 x 1 080 pour le DeX vertical).
Celui-ci est également compatible avec les S8 et S8+. Son prix n’a pas été dévoilé officiellement, mais il devrait malheureusement rester aussi élevé que celui du DeX : 149 euros, en plus du téléphone…
Un prix qui fait grincer des dents
Restons justement sur le sujet qui fâche : le prix de vente de ces Galaxy S9 et S9+, qui atteint encore des sommets. Une nouvelle d’autant plus fâcheuse qu’on le murmurait justement raisonnable il y a encore quelques jours. Il faudra donc débourser 859 euros pour un S9, et 959 euros pour un S9+ en 64 Go. Les deux modèles seront déclinés en version 256 Go et la version S9+ devrait dépasser la barre des 1 000 euros.
Les deux modèles seront disponibles en France et partout dans le monde à partir du 16 mars, et en précommande dès le 2 mars.
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