Sur Twitter, des trolls ont cherché à nuire à "Black Panther" en clamant qu'ils s'étaient fait agresser durant les projections du dernier Marvel en raison de leur couleur de peau.
"Black Panther" est sorti depuis moins d'un mois aux États-Unis – il y a seulement quelques jours en France –, mais il est déjà la cible de nombreuses attaques racistes, notamment sur Internet. La dernière en date : des internautes crient à l'agression lors de projections du film "car ils étaient Blancs". Des accusations rapidement démenties par d'autres utilisateurs de Twitter.
Au début du mois de février, un groupe d'internautes organisait déjà un événement Facebook appelant à faire chuter le score de notation "Black Panther" sur le célèbre site de critiques cinéma Rotten Tomatoes. Près de 4 000 participants avaient répondu positivement avant que la page ne soit close par le réseau social.
Quelques jours plus tard, le film était à nouveau la cible d'une attaque virtuelle : lorsque l'on cherchait "Black Panther" sur Google France, le site d'Allociné présentait l'affiche du film, mais le titre était modifié au profit de "La Planète des singes : Suprématie".
Bonjour @allocine comment expliquez-vous le fait que la recherche d’une salle de ciné mène à votre site qui référence le film #BlackPanther sous le titre de « la planète des singes : suprématie » ? #racisme pic.twitter.com/As6YRtxHny
— Rokhaya Diallo (@RokhayaDiallo) 10 février 2018
Une erreur que Google s'est empressé de corriger, évoquant un "problème technique", après qu'Allociné a précisé sur Twitter que la faute ne venait pas d'eux. Il s'agissait en réalité d'un "Google Bombing", une pratique permettant de tromper l'algorithme du moteur de recherche grâce à la publication massive de commentaires, dans le but d'associer une expression à une page comme l'expliquait Libération. Là aussi, des internautes malveillants étaient donc bel et bien derrière le coup.
Des agressions raciales ?
Désormais, c'est un trolling d'une toute autre ampleur qui vise le film, puisque plusieurs internautes ont commencé à publier sur Twitter des photos de personnes au visage tuméfié ou ensanglanté, clamant qu'eux ou leurs proches s'étaient fait agresser par des individus noirs à cause de leur couleur de peau lors des projections.
Or, d'autres utilisateurs du réseau social ont remarqué qu'il s'agissait en réalité de clichés correspondant à des affaires n'ayant aucun rapport avec "Black Panther". La jeune femme au visage couvert de sang par exemple, a été agressée par un homme en boîte de nuit après qu'elle avait refusé ses attouchements en janvier dernier.
Fake posts are being created to make black people look bad and the sad part of it is some people will believe them #BlackPanther pic.twitter.com/XzNMoxFmWs
— Trapa Fasa (@trapafasa) 16 février 2018
Si certains, comme le scénariste James Gunn, ont dénoncé avec tristesse ce genre de pratiques, d'autres ont préféré en rire en parodiant les propos mensongers.
“This is a picture of my dad. Last night we went to see #BlackPanther and got jumped by a group of black teens in the parking lot. They shot him with a flame thrower and said ‘this is for the culture cracker!’
A RT could save his life” pic.twitter.com/B4rhkQlyrO
— goomba (@RUSKlN) 17 février 2018
"Ceci est une photo de mon père. Hier soir, nous sommes allés voir 'Black Panther' et avons été attaqués par un groupe d'adolescents noirs sur le parking. Ils l'ont visé avec un lance-flamme en disant 'c'est au nom de notre culture'. Un reweet peut lui sauver la vie."
Signalés en masse, la majorité des comptes accusateurs ont été supprimés depuis par Twitter.
C'est loin d'être la première fois que ce mode de fonctionnement est utilisé pour stigmatiser une population ou un mouvement : mercredi 14 février, 20 Minutes revenait sur ces comptes ou sites d'extrême-droite qui se servent de photos de victimes de violences conjugales pour faire croire à des agressions perpétrées par des migrants.
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