
Au deuxième trimestre, la Société générale, deuxième banque française par capitalisation, a publié un bénéfice net en baisse de 52 %, comparé à 2008. D'un montant de 309 millions d'euros, il demeure cependant supérieur aux prévisions...
Reuters - La Société générale a publié mercredi un bénéfice net en baisse de 52% pour le deuxième trimestre 2009 mais ses performances sont ressorties au-dessus des attentes grâce à une relative stabilisation de ses provisions, entraînant une hausse de l'action de la banque.
La deuxième banque française par la capitalisation boursière a annoncé avoir réalisé un résultat net, part du groupe, de 309 millions d'euros au deuxième trimestre, après avoir passé dans ses comptes 1,7 milliard d'euros de dépréciations supplémentaires.
Le consensus Reuters, réalisé auprès de 15 analystes, tablait en moyenne sur un bénéfice net en baisse de 85% à 97 millions d'euros, avec des revenus en repli de 0,6%.
"Les résultats (sont) globalement en ligne avec les annonces faites mais plutôt positifs sur le coût du risque", écrit dans une note Pierre Chédeville, analyste de CM CIC Securities.
Vers 12h30, l'action de la Socgen était en hausse de 5,79% à 48,99 euros, après avoir ouvert en progression de 1,91%. A ce cours, elle surperforme l'indice sectoriel DJ Stoxx <.SX7P> des banques européennes, en progression de 2,1% au même moment.
"Il s'agit d'un bon ensemble de chiffres sous-jacents", commente Christoph Bossmann, analyste chez WestLB.
Avec ces résultats trimestriels, la banque présidée par Frédéric Oudéa confirme ainsi un retour dans le vert après avoir publié une perte surprise de 278 millions d'euros pour le premier trimestre 2009.
Le 6 juillet dernier, la Société générale avait prévenu qu'elle serait tout juste bénéficiaire au deuxième trimestre, ses comptes étant pénalisés par un impact comptable négatif de 1,3 milliard d'euros sur la valeur de ses CDS.
Son grand concurrent, BNP Paribas, a fait état mardi d'un bénéfice net en hausse de 6,6% à 1,6 milliard d'euros au deuxième trimestre.
La stratégie d'indépendance de la banque "n'est absolument pas remise en cause", a déclaré Frédéric Oudéa sur la radio BFM. La Société générale a accusé en janvier 2008 une perte record de trading de 4,9 milliard d'euros dans l'affaire Kerviel.
Trois milliards d'euros d'actifs risqués vendus au T2
Les provisions destinées à couvrir les risques liés aux mauvaises créances du fait de la crise ont été multipliées par 2,8 par rapport au T2 2008, pour atteindre 1,075 milliard d'euros. Les analystes soulignent surtout que les provisions sont restées stables par rapport au premier trimestre 2009.
"Ce qui est une bonne surprise même si cette stabilisation était attendue", relève Pierre Chédeville.
Dans la banque de financement et d'investissement, la Société générale enregistre une perte nette trimestrielle de 12 millions d'euros mais celle-ci se révèle moins importante que prévue.
Interrogé sur les activités de la BFI de la Socgen, Frédéric Oudéa a déclaré sur BFM : "Le mois de juillet est resté très bon."
Le groupe, qui avait fait état de 20 milliards d'euros d'actifs risqués à fin mars, souligne également avoir réduit sur le deuxième trimestre ses expositions à risques.
"Nous avons pu vendre pour trois milliards d'euros d'actifs à risques sur le trimestre. Il y a eu un peu plus de liquidité sur un certain nombre d'actifs", a souligné le P-DG de la banque française.
Dans la gestion d'actifs, autre activité durement touchée par la crise et que la Socgen a décidé de fusionner avec celle du Crédit agricole, le résultat net s'inscrit en repli de 72,1% à 12 millions d'euros.
La banque, qui a reçu 3,4 milliards d'euros d'aide de l'Etat français dans le cadre du plan de soutien au secteur bancaire, affiche un ratio de solvabilité financière "Tier One" de 9,5% à fin juin.