Oui, Black Panther est le premier super-héros noir de l’univers Marvel. Mais ce n’est pas tout ce qu’il y a dire de ce film qui fait avant tout la part belle aux personnages féminins.
Vous l’avez sans doute lu et entendu déjà partout : oui, "Black Panther" est l’adaptation cinématographique des aventures du tout premier super-héros noir de l’histoire des comics américains, imaginé par Stan Lee et Jack Kirby pour Marvel au milieu des années 1960. L’acteur Chadwick Boseman, déjà aperçu dans "Captain America: Civil War", incarne brillamment ce jeune roi humaniste à la tête d’un pays africain aussi mystérieux que convoité, le Wakanda. Mais Black Panther a beau être un super-héros, il est loin d’être la seule star de ce film, au cinéma le 14 février en France.
"Dans la culture africaine, on dit qu’il n’y a pas de roi sans reine"
Le scénariste et réalisateur Ryan Coogler a accordé une très large place aux femmes dans cette version de "Black Panther", bien plus que le faisaient les comics. Si le roi porte fièrement la couronne, ce sont les femmes qui règnent au Wakanda. T'Challa évolue entouré d’une poignée de personnages féminins très forts qui l’épaulent, le guident, le protègent, le responsabilisent et sans qui son destin serait loin d’être le même. "Dans la culture africaine, on dit qu’il n’y a pas de roi sans reine, et je crois que cette histoire met l’accent sur la reine, la guerrière, la générale et la petite sœur", résumait l’actrice Angela Bassett lors d’une conférence de presse du film à Beverly Hills, relate le Los Angeles Times.
Okoye la générale
Il y a d’abord Okoye, la meneuse des Dora Milaje, qui forment l’unité d’élite du pays. Cette guerrière au crâne rasé est la générale des forces armées, mais elle est aussi la plus fidèle confidente de T’Challa depuis leur enfance. Loin des combattantes souvent hypersexualisées par la pop culture, Okoye râle lorsqu’elle doit porter une perruque aux cheveux longs et une robe lors d’une mission. "Sa joie, sa fierté d’évoluer avec ce crâne rasé et tatoué, c’est tellement subversif", explique l’actrice Danai Gurira qui incarne ce rôle, "c’est subversif dans le bon sens. On n’a pas besoin d’avoir des cheveux pour être belle". Afro-américaine d’origine zimbabwéenne, l’actrice de 40 ans a notamment aussi écrit une pièce de théâtre racontant la guerre civile au Liberia à travers les yeux de cinq femmes noires.
Shuri la petite sœur
Si le Wakanda parvient à exploiter intelligemment sa précieuse ressource naturelle, le vibranium, c’est en grande partie grâce à Shuri, la petite sœur de T’Challa. Insolente et agacée par les cultures ancestrales de son pays, Shuri est à la tête du laboratoire de recherche du pays. Look afropunk futuriste et dernières Nike aux pieds, la jeune actrice Letitia Wright incarne celle à qui l’on doit tous les gadgets connectés et le costume high tech de "Black Panther". "[Shuri] est tellement loin des stéréotypes qu’on voit partout. Elle aime la science et elle est aussi super cool. J’ai vraiment aimé le fait qu’elle soit intelligente et différente ; elle peut être une vraie source d’inspiration", décrit Letitia Wright à propos de son personnage à Variety.
Nakia la combattante
Si Nakia, femme de la tribu de la Rivière, a été formée par les Dora Milaje, elle revendique fièrement son indépendance. Cette combattante, interprétée par Lupita Nyong’o, est devenue une espionne wakandaise en mission à travers le monde. Mais pour soutenir celui qu’elle aime, Nakia accepte de revenir au Wakanda – sans pour autant renoncer à ses idéaux et à ses convictions en désaccord avec la politique de son pays. "Ce que j’aime dans la façon dont ce film représente les femmes, c’est que chacune d’entre nous est un individu unique, et nous avons toutes notre propre pouvoir et notre capacité d’agir. On a toute notre place sans être opposées les unes aux autres", analysait l’actrice mexico-kényane lors de la même conférence de presse. Et sa complicité évidente à l’écran avec Okoye s’explique sans doute par le fait que Lupita Nyong’o a joué un des rôles de la pièce engagée écrite par Danai Gurira à Broadway en 2016.
Ramonda la reine
Veuve depuis la mort du roi T’Chaka, Ramonda est une mère douce, réfléchie et protectrice à l’égard de ses deux enfants Shuri et T’Challa. Si les apparitions d’Angela Bassett et sa sublime coiffe d’inspiration zulu imprimée en 3D se font rares dans le film, l’aura de cette reine qui fait l’unanimité auprès de son peuple est indiscutable. À tel point que les plus jeunes acteurs du casting continuaient de l’appeler "la reine mère" sur le tournage même lorsque les caméras ne tournaient plus.
Des femmes aussi derrière la caméra
Et il n’y a pas qu’au casting que les femmes ont eu un rôle important à jouer. Lors d’une conférence de presse organisée à Los Angeles, le réalisateur Ryan Coogler a tenu à mettre en valeur toutes les femmes qui ont participé à la production du film, "recrutées non pas parce qu’elles étaient des femmes, mais parce qu’elles étaient les meilleures pour ce job".
"Recrutées non pas parce qu’elles étaient des femmes, mais parce qu’elles étaient les meilleures pour ce job"
Et de citer la chef costumière Ruth Carter, la chef décoratrice Hannah Beachler, l’assistante réalisatrice principale Lisa Satriano, la monteuse Debbie Berman, la productrice des studios Marvel Victoria Alonso, ou encore la directrice de la photographie Rachel Morrison. Cette dernière est d’ailleurs la première femme à avoir été nommée aux Oscars dans la catégorie de la "meilleure photographie" pour son travail sur "Black Panther".
Tout au long du processus de création de ce blockbuster, Ryan Coogler a veillé à mettre en balance sa propre perspective avec celles de femmes. "J’ai eu incroyablement de la chance d’avoir toutes ces personnes, d’avoir leurs points de vue et d’avoir leurs empreintes sur tout cela. Lorsque vous voyez ces cadrages, cette présence, toutes ces choses. Ça représente quoi ? Eh bien plus de la moitié de notre société, plus de la moitié de la population", confiait le réalisateur.
En fait, "Black Panther" n’a rien à envier à "Wonder Woman" puisqu’ici aussi, les vraies héroïnes du film, devant et derrière la caméra, sont des femmes.
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