
En collaboration avec une association de préservation de la culture humaine, SpaceX a envoyé dans l'espace les données de trois ouvrages de science-fiction de référence.
Si des extraterrestres tombent un jour sur la fameuse Tesla et son mannequin envoyés dans l’espace avec la fusée Falcon Heavy, ils risquent d’avoir quelques surprises. En admettant que la voiture ne se fasse pas pulvériser par un astéroïde d’ici là, bien évidemment.
Pour Elon Musk et SpaceX, l’envoi de la Tesla dans l’espace représentait plusieurs choses. C’était surtout un très beau coup de communication qui a, quoi qu’on pense du marketing façon Musk, créé l’engouement chez le public. C’était ensuite l’occasion de troquer les habituelles charges utiles de lancements tests pour quelque chose d’un peu plus fun, avec la musique de Bowie en fond.
C’était enfin l’occasion de jeter une nouvelle bouteille à la mer dans l’espace avec quelques morceaux de l’humanité dedans, sait-on jamais ce qu’il pourrait arriver dans 100 000 ans, si la Tesla continue à errer entre Mars et Jupiter. Peut-être que des archéologues du futur venant d'un Empire intergalactique finiront par tomber dessus ? On plaisante, mais les ingénieurs de SpaceX et Tesla ont tout de même disséminé quelques indices sur la provenance de l'engin. À commencer par cette plaque.
Si, un jour, des petits extraterrestres trouvent une curieuse voiture rouge entre Mars et la ceinture d'astéroïdes et qu'ils regardent les circuits électriques... (et qu'ils savent lire l'anglais)#SpaceX #TeslaCar pic.twitter.com/lYU4g4AXWs
— astropierre (@astropierre) 7 février 2018
En collaboration avec l’Arch Mission Foundation – qui se présente comme une association cherchant à "préserver et disséminer les plus importantes données de l’humanité à travers le temps et l’espace" – , SpaceX a utilisé un cristal de quartz, un système de stockage de très haute facture, capable de résister à des températures de plus de mille degrés Celcius, et dont la longévité serait d’environ 13,8 milliards, comme l'expliquent Les Échos dans un article sur le sujet. Oui, oui, plus que celle du Soleil.
Cette bouteille à la mer, une sorte de mélange entre la boîte noire d’un avion et la sonde Pioneer, contient une copie des trois premiers ouvrages du "Cycle de Fondation", une série de livres de science-fiction écrite par Isaac Asimov, maître en la matière. L’Arch Mission Foundation considère que "Fondation" était "l’inspiration originale de notre mission", affirme Nova Spivack, fondateur de l'association, dans un article sur Medium.
Pourquoi ? Pour ceux qui n’ont jamais lu les livres – sans déconner, courrez chez votre libraire –, faisons un petit topo sur les ouvrages. Le premier concept de "Fondation" est la psychohistoire : une discipline scientifique (fictive) dont le but est de prévoir l’Histoire à partir des connaissances sur la psychologie et les phénomènes sociaux de masse à partir de calculs analytiques. En somme, la psychohistoire est une science mathématique qui prévoit le futur grâce aux données.
Ainsi, alors que l’Empire galactique a 12 000 ans et semble au summum de sa puissance, le plus grand psychohistorien de tous les temps, Hari Seldon, prévoit l’écroulement de celui-ci et l’arrivée d’une période d’obscurantisme à travers la galaxie. Il arrive à créer deux "Fondations" aux confins de la galaxie pour essayer de conserver les connaissances humaines. On vous laisse découvrir la suite, mais ce sont des livres fascinants, écrits à partir de 1941, qu’il faut absolument avoir dans sa bibliothèque.
On voit bien l’intérêt de l’envoi du cycle de Fondation dans l’espace. C’est une métaphore sur l’importance du savoir et de son partage. Un geste surtout symbolique qui fait tout de même sens.
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