Le journaliste pakistanais Taha Siddiqui affirme avoir échappé à une tentative de rapt à Islamabad. Le lauréat du prix Albert-Londres 2014, qui a collaboré avec France 24, est connu pour ses critiques visant les autorités militaires.
Un journaliste pakistanais connu notamment pour ses critiques à l'encontre des autorités militaires a déclaré, mercredi 10 janvier, avoir échappé de justesse à un enlèvement par des hommes armés.
Taha Siddiqui dirige le bureau de la chaine de télévision indienne WION (World is One News) à Islamabad et assurait, par ailleurs, des correspondances pour France 24 et d’autres médias.
Le lauréat du prix Albert-Londres de l'audiovisuel 2014 a annoncé sur Twitter avoir été agressé par un groupe d'une douzaine d'hommes alors qu'il était en route pour l'aéroport de Rawalpindi. Il a réussi à prendre la fuite, subissant de légères blessures au passage.
Il avait porté plainte l'année dernière pour harcèlement après avoir subi des pressions liées selon lui à ses positions critiques sur l'armée et les services secrets pakistanais.
"Impunité"
"C'est extrêmement inquiétant et cela renforce la crainte – exprimée depuis un moment déjà par les organisations des droits humains et de médias –- que le gouvernement du Pakistan considère la violence comme un outil pour gérer les voix dissidentes", a réagi Saroop Ijaz, le représentant de l'ONG Human Rights Watch au Pakistan. "C'est aussi un indice de l'impunité qui règne depuis longtemps, et qui a pris de l'ampleur récemment", a-t-il ajouté.
"Les attaques à l'encontre de Taha Siddiqui et d'autres journalistes pakistanais doivent faire l'objet d'une enquête immédiate et efficace de la part des autorités", a pour sa part réagi Amnesty International dans un communiqué.
Le Syndicat des journalistes d'Islamabad et de Rawalpindi a également indiqué avoir pris contact avec le ministre de l'Intérieur, Ahsan Iqbal, pour exiger une enquête sur la tentative d'enlèvement.
Des cas de disparitions forcées sont régulièrement signalés au Pakistan, en particulier dans les zones troublées frontalières de l'Afghanistan et dans la province instable du Baloutchistan (sud-ouest). Le pays se classe régulièrement parmi les plus dangereux pour les journalistes.
Avec AFP