
Une personne attend devant un panneau électronique à la Bourse de Tokyo, le 5 novembre 2025. © GREG BAKER / AFP/Archives
La Bourse de New York a terminé en net recul, jeudi 20 novembre, le bref soulagement autour des performances du géant américain des puces Nvidia, n'ayant duré que quelques heures en raison des craintes trop fortes de survalorisation du secteur de l'intelligence artificielle (IA).
À Tokyo, le géant des investissements technologiques SoftBank Group a dévissé de 10,9 %, et le fabricant de puces-mémoires Kioxia sombré brièvement de plus de 17 % avant de limiter la casse (-11,51 %), tandis qu'à Séoul SK Hynix a chuté de 8,1 % et Samsung Electronics de 6,3 %.
Le champion Nvidia, devenu un porte-étendard de la révolution de l'IA avec ses processeurs graphiques qui peuvent effectuer des millions de calculs en parallèle, a pourtant annoncé mercredi des résultats financiers au-delà des attentes, avec au troisième trimestre un bond de son bénéfice net de 65 % sur un an, et des prévisions optimistes.
Son patron Jensen Huang a fait rêver les investisseurs en vantant les ventes "hors norme" de la Blackwell, sa puce la plus performante pour les applications IA et l'informatique à distance (cloud), et ses processeurs destinés au cloud "tous vendus".
Mais les actions de l'IA s'envolent ces derniers mois à de tels niveaux que les observateurs craignent que les investissements massifs dans le secteur ne soient allés trop vite, comparés aux innovations et aux retours financiers réels.
"Un marché difficile à satisfaire"
Les performances de Nvidia "ont d'abord été saluées", mais "les inquiétudes persistantes autour des investissements dans l'IA ont finalement entraîné un retournement de tendance", commente Takuma Ikemoto du Tokai Tokyo Intelligence Lab.
"C'est un marché difficile à satisfaire, ce qui témoigne sans doute de la surévaluation relative des titres" de l'IA, "la +bulle IA+, comme certains l'appellent", note Ken Crompton de National Australia Bank.

Car "sous la beauté des résultats de Nvidia, le fond reste inchangé", estime Stephen Innes de SPI Asset Management. "L'intelligence artificielle demeure le centre de gravité, mais cette gravité commence soudainement à se faire sentir."
"Les investisseurs ne remettent pas en cause la demande en puces, mais plutôt la capacité des acheteurs à justifier ces dépenses colossales, à rentabiliser les infrastructures mises en place et à financer la prochaine étape sans que les marchés du crédit ne vacillent."
Avec AFP
