
Vladimir Poutine dans un poste de commandement en un lieu inconnu, selon des images diffusées par le Kremlin le 20 novembre 2025. © Présidence russe via AFP
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a plaidé jeudi 20 novembre en faveur d'une "paix digne" alors que les États-Unis ont présenté un plan, vu par l'AFP, qui prévoit en particulier que Kiev cède à la Russie les régions de Donetsk et Louhansk dans l'Est.
Ces deux régions que Moscou réclame, et la Crimée annexée par la Russie en 2014, seraient "reconnues de facto comme russes, y compris par les États-Unis", selon ce projet. La Maison Blanche a souligné que la discussion était encore en cours sur ce plan de paix, présenté alors que l'armée ukrainienne, moins nombreuses et moins équipée, peine à contenir la poussée russe sur le front.
Selon le projet en 28 points, deux autres régions dans le sud seraient partagées selon le tracé de l'actuelle ligne de front, celles de Kherson et Zaporijjia, où une frappe russe a fait au moins cinq morts et plusieurs blessés jeudi soir, selon les secours.
Le texte prévoit aussi que l'armée ukrainienne serait limitée à 600 000 militaires, que l'Otan s'engagerait à ne pas stationner de troupes en Ukraine, mais que des avions de combat européens seraient basés en Pologne.
Zelensky va discuter "dans les prochains jours" avec Trump
"L'Ukraine a besoin de paix. (...) Une paix digne, afin que les conditions soient respectueuses de notre indépendance, de notre souveraineté et de la dignité du peuple ukrainien", a dit Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne diffusée sur les réseaux sociaux, après s'être entretenu avec le secrétaire américain à l'Armée, Daniel Driscoll. Il prévoit de discuter "dans les prochains jours" avec son homologue américain Donald Trump.
"Le président (Trump) soutient ce plan. C'est un bon plan à la fois pour la Russie et pour l'Ukraine et nous pensons qu'il est acceptable pour les deux parties", a soutenu jeudi la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt. Elle a assuré que Washington avait autant discuté avec les Ukrainiens que les Russes, après que des voix se sont élevées côté ukrainien pour déplorer un plan très proche des revendications du Kremlin.
Le président Vladimir Poutine s'est rendu jeudi "dans l'un des postes de commandement du groupement de troupes Ouest" selon le Kremlin - qui n'a pas précisé si ce poste ce trouvait en Russie ou en Ukraine.
Moscou affirme avoir pris Koupiansk, Kiev dément
Le commandant du groupement de troupes Ouest, Sergueï Kouzovlev, a lui annoncé devant les caméras de la télévision russe la prise de Koupiansk, l'un des bastions ukrainiens dans l'est du pays. Une information démentie par l'Ukraine. Le chef de l'état-major russe, Valéri Guérassimov, a assuré que les troupes russes avançaient "pratiquement sur tous les fronts".

Le plan de paix soutenu par les Américains prévoit la signature d'un "accord de non agression" entre la Russie, l'Ukraine et l'Europe. Kiev renoncerait à intégrer l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan), là aussi une revendication majeure de la Russie, mais serait "éligible" à l'adhésion à l'Union européenne. Si la Russie envahissait à nouveau l'Ukraine, elle ferait face, toujours selon ce projet de plan, à une réponse militaire "coordonnée" et se verrait à nouveau imposer des sanctions internationales.
La proposition en 28 points vue par l'AFP prévoit pour l'Ukraine des "garanties de sécurité", dont la teneur n'est pas explicitée, et un plan de reconstruction. Le projet prévoit que les efforts de reconstruction engagés par les États-Unis soient financés à hauteur de 100 milliards de dollars par des avoirs russes aujourd'hui gelés.
L'UE veut être impliquée
La centrale nucléaire de Zaporijjia serait elle relancée sous la supervision de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et sa production d'électricité irait pour 50 % à l'Ukraine et pour 50 % à la Russie.

Un haut responsable à Kiev avait déploré plus tôt dans la journée que les propositions de paix aient été préparées par la Russie et approuvées par les Américains, soulignant que ce que Moscou était censé faire en retour n'était "pas clair".
Les alliés européens de l'Ukraine ont de leur côté insisté pour que tout accord inclue les positions de l'UE et de Kiev. "Pour qu'un plan fonctionne, il faut que les Ukrainiens et les Européens soient impliqués", a déclaré jeudi la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.
Avec AFP
