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Les coptes d'Égypte célèbrent Noël après une année d'attaques terroristes

La communauté copte égyptienne a pu célébrer Noël lors d'une messe près du Caire. Après une année de violences et d'attentats à l'encontre de cette collectivité chrétienne, la cérémonie était hautement surveillée pour parer à toute attaque.

La messe de Noël aura bien eu lieu pour les coptes d'Égypte, samedi 6 janvier, mais sous haute sécurité. L'année 2017 a en effet été marquée par de nombreuses et meurtrières attaques terroristes contre cette communauté chrétienne.

La police avait renforcé la sécurité dans les églises du pays, notamment cette nouvelle cathédrale située à l'est du Caire, où le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s'est rendu pour l'occasion. Il y a prononcé un bref discours, souhaitant aux chrétiens un joyeux Noël et leur assurant que l'Égypte l'emporterait sur les jihadistes.

"Vous êtes notre famille, vous êtes des nôtres, nous sommes unis et personne ne nous divisera", a déclaré le chef d'État égyptien, avant la cérémonie présidée par le pape copte Tawadros II.

Cible de l'EI

Egypt tightens security ahead of Coptic Christmas: Tens of thousands of soldiers and police were deployed across Egypt Saturday to beef up security for minority Christians and their churches on the eve of Orthodox Christmas. The… https://t.co/gsvyM0XNik #CopticWorld #coptic pic.twitter.com/UymslhWWwx

  CopticWorld (@copticworld) 6 janvier 2018

"Je l'apprécie beaucoup car il nous a sauvés des Frères" musulmans, renchérit Hedy Elwahsh, une chrétienne évangélique présente à la messe, en référence à la destitution de l'ancien président islamiste Mohamed Morsi en 2013 par l'armée, dirigée à l'époque par M. Sissi.

Depuis, le pays est en proie à une vague d'attaques menées par la branche égyptienne du groupe jihadiste État islamique (EI).

Des centaines de policiers et soldats, ainsi que des civils ont été tués. Les attaques à répétition contre les coptes ont fait d'eux une cible de choix pour l'EI, qui ne se contente plus seulement de viser les membres des forces de sécurité.

La série noire a démarré en décembre 2016 avec un attentat-suicide contre une église du Caire, contiguë à la cathédrale Saint-Marc, siège du pape de l'Eglise copte orthodoxe Tawadros II. Bilan 29 morts. Puis, sous la menace d'extrémistes, des dizaines de familles coptes ont fui en février la région bouclée du Nord-Sinaï.

En avril, deux autres attentats, contre deux églises à Tanta et Alexandrie (nord), ont fait 45 morts. En mai, au moins 28 personnes, dont de nombreux enfants, ont été tuées dans l'attaque d'un bus transportant des pèlerins vers un monastère copte, dans la province de Minya, à plus de 200 km au sud du Caire.

Dernière attaque en date, une fusillade revendiquée par l'EI a fait neuf morts dans une église au sud du Caire la semaine dernière.

Les coptes représentent 10 % des quelque 96 millions d'habitants d'Égypte et sont présents dans tout le pays. Ils sont faiblement représentés au gouvernement et se disent marginalisés.

Avec AFP