
Le tirage au sort de la Coupe du monde 2026 a lieu vendredi 5 décembre à Washington. REUTERS - Jeenah Moon
Les États-Unis ont beau être le seul pays au monde à appeler cela "soccer", ils seront bien le centre du monde du football vendredi 5 décembre.
Washington accueille le premier temps fort du Mondial 2026 avec le tirage au sort de ce tournoi hors-normes organisé l'été prochain dans trois pays (États-Unis, Mexique, Canada), une cérémonie qui s'annonce grandiose avec Donald Trump en vedette américaine.
La Fédération internationale de football n'a pas lésiné sur les moyens pour ce show qui devrait durer près de deux heures au Kennedy Center.
Rendez-vous à 18 h (heure de Paris).
Trump en invité d'honneur
L'invité de marque sera à n'en pas douter le président américain Donald Trump. Il a fait de la Coupe du monde un événement central de son second mandat, en dépit des inquiétudes que font peser sur le déroulement de l'épreuve ses prises de position tous azimuts contre ses voisins mexicain et canadien, sa politique migratoire ou ses menaces de priver de rencontres certaines villes dirigées par les démocrates.
Co-organisation oblige, la présidente du Mexique Claudia Sheinbaum et le Premier ministre canadien Mark Carney ont confirmé leur présence malgré les grosses tensions en raison des droits de douane imposés par le président américain, qui a aussi martelé son souhait de faire du Canada le 51e État américain.
Même l'Iran, dont les relations diplomatiques avec les États-Unis sont rompues depuis 1980, enverra finalement une petite délégation avec à sa tête le sélectionneur Amir Ghalenoei, après avoir pourtant affirmé vouloir boycotter la cérémonie pour cause de non-délivrance de visas à plusieurs officiels.
Un casting XXL pour un show à l'Américaine
Les États-Unis veulent prouver que leur réputation en matière de divertissement n'est pas usurpée. Ils ont mis les petits plats dans les grands pour que ce tirage au sort soit un évènement qui touche bien au-delà de la sphère footballistiques. Aux côtés de l'ancien capitaine de l'Angleterre Rio Ferdinand, la cérémonie sera co-animée par l'ancien mannequin et productrice germano-américaine Heidi Klum ainsi que l'humoriste et acteur américain Kevin Hart.
Côté tirage au sort, l'Oncle Sam a également dégainé l'artillerie lourde en matière de "star power" : Tom Brady, Wayne Gretzky, Aaron Judge et Shaquille O’Neal procèderont à l'extraction des boules, soit des légendes respectives du football américain, du hockey, du baseball et du basket.
La partie musicale de l'événement s'annonce tout aussi spectaculaire et éclectique. Il y aura le ténor italien Andrea Bocelli, la popstar Robbie Williams et l'ex-Pussycat Doll Nicole Scherzinger. Cerise sur le gâteau, le spectacle devrait se conclure avec les Village People, qui avaient participé déjà à la cérémonie d'investiture de Donald Trump.
Un prix de la paix pour Trump
Un clin d'œil appuyé au président américain qui a trouvé un allié de poids en la personne du patron de la Fifa, Gianni Infantino, avec qui il n'en finit pas d'afficher sa proximité. Le dirigeant italo-suisse, présent à son investiture et convié plusieurs fois dans le Bureau ovale, a bien compris la nécessité de se rapprocher du président des Etats-Unis où auront lieu 78 des 104 matches programmés du 11 juin au 19 juillet 2026, dont la finale au MetLife Stadium (New Jersey).
Cette "bromance", savamment entretenue par les deux hommes au nom d'intérêts stratégiques mutuels, devrait atteindre son paroxysme vendredi, avec l'attribution à Trump, selon plusieurs sources, du premier Prix de la Paix de la Fifa. Un beau lot de consolation en mondovision pour le chef d'État américain qui se targue d'avoir mis un terme à plusieurs conflits depuis son retour au pouvoir et rêve ouvertement du prix Nobel de la Paix, décerné cette année à l'opposante vénézuélienne Maria Corina Machado.
"Le football œuvre pour la paix, et au nom de la grande communauté du football, le Prix de la Paix de la Fifa reconnaîtra les énormes efforts d'individus qui unissent les gens et apportent l'espoir aux générations futures", avait déclaré avec emphase Gianni Infantino le 5 novembre lors de l'annonce de la création de cette distinction à Miami sous les yeux de... Donald Trump.
Quelle répartition ?
Les équipes sont réparties en quatre chapeaux de 12 équipes, établis selon le dernier classement Fifa, afin de constituer 12 groupes de quatre. Aucun groupe ne peut compter plus d'une équipe d'une même confédération, à l'exception de l'Europe (UEFA). Une bonne nouvelle pour les équipes africaines qui ne devraient pas s'éliminer les unes les autres.
Les trois pays hôtes ont déjà été affectés à leurs groupes : les États-Unis seront dans le groupe D, le Mexique évoluera dans le groupe A et disputera notamment le match d'ouverture au stade Aztèque de Mexico, le 11 juin, et le Canada sera dans le groupe B.
Avec l'élargissement à 48 participants, un tour à élimination directe supplémentaire a été ajouté. Des seizièmes de finale réuniront ainsi les deux meilleures équipes de chacun des 12 groupes, ainsi que les huit meilleurs troisièmes.
Pour la première fois, la Fédération internationale a décidé que le tirage au sort serait effectué de manière à ce que les quatre meilleures nations au classement Fifa (Espagne, Argentine, France, Angleterre) ne puissent pas s'affronter avant les demi-finales si elles terminent en tête de leur poule.
La composition des chapeaux
Chapeau 1 : Etats-Unis, Mexique, Canada, Espagne, Argentine, France, Angleterre, Brésil, Portugal, Pays-Bas, Belgique, Allemagne
Chapeau 2 : Croatie, Maroc, Colombie, Uruguay, Suisse, Japon, Sénégal, Iran, Corée du Sud, Équateur, Autriche, Australie
Chapeau 3 : Norvège, Panama, Égypte, Algérie, Écosse, Paraguay, Tunisie, Côte d'Ivoire, Ouzbékistan, Qatar, Arabie saoudite, Afrique du Sud
Chapeau 4 : Jordanie, Cap-Vert, Ghana, Curaçao, Haïti, Nouvelle-Zélande, 4 vainqueurs des barrages UEFA, 2 vainqueurs des barrages intercontinentaux
Le pire et le meilleure scénario pour la France
Protégé par son statut de tête de série, la France voudra tout de même éviter de tomber d'emblée sur les ténors du chapeau 2. Parmi eux, la Croatie de l'inoxydable Luka Modric (40 ans), battue en finale par la France en 2018 et 3e de la dernière édition, le Maroc, première équipe africaine à atteindre les demi-finales (2022), l'Uruguay de Marcelo Bielsa, la Suisse, tombeuse des Bleus en 8e de finale de l'Euro-2021, ou la Colombie, finaliste de la Copa America en 2024. Le Sénégal pourrait aussi rappeler des mauvais souvenirs aux Français.
Dans le chapeau 3, il faudra se méfier de la Norvège, emmenée par Erling Haaland et Martin Odegaard, qui a devancé l'Italie en qualifications. Une éventuelle première confrontation avec l'Algérie dans une épreuve internationale ne serait pas forcément un cadeau avec des enjeux dépassant le cadre sportif, les relations entre les deux pays étant très dégradées depuis plusieurs mois. Méfiance aussi face à la Côte d'Ivoire, encore championne d'Afrique en titre pour quelques semaines. Les Bleus s'en sortiraient très bien en héritant de l'une des dix autres formations du pot 3, largement à leur portée (Panama, Egypte, Ecosse, Paraguay, Tunisie, Ouzbékistan, Qatar, Afrique du Sud, Arabie saoudite).
Le chapeau 4 (Jordanie, Cap-Vert, Ghana, Curaçao, Haïti, Nouvelle-Zélande et les six équipes issues des barrages disputés en mars) n'a pas de quoi effrayer les hommes de Deschamps mais pourrait être épicé par la possible accession de l'Italie. La Nazionale, qui a manqué les deux dernières Coupes du monde, n'est certes plus que l'ombre d'elle-même mais se frotter à une nation quadruple championne du monde n'est jamais de tout repos.
Pire scénario : Uruguay, Algérie, Vainqueur des barrages UEFA (Italie ?)
Meilleure scénario : Iran, Qatar, Curaçao
À quelle heure et sur quelle chaîne sera diffusée la cérémonie ?
En France, M6 retransmettra la cérémonie du tirage au sort de la Coupe du monde 2026.
France 24 diffusera une émission spéciale de 18 h à 20 h et le tirage au sort sera à suivre en direct commenté sur notre site.
Avec AFP
