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Scrutin test entre communistes et libéraux pro-européens

Les Moldaves sont appelés aux urnes ce mercredi pour tenter de sortir le pays d'une crise politique qui oppose les communistes au pouvoir et leurs rivaux pro-occidentaux.

Reuters - Les électeurs moldaves retournent aux urnes ce mercredi pour des législatives anticipées censées mettre un terme au blocage politique entre les communistes au pouvoir et une opposition pro-occidentale.

Dix partis sont en lice pour ces secondes élections législatives en moins de quatre mois. Les 2.000 bureaux de vote ouvriront de 07h00 locales (04h00 GMT) à 21h00 (18h00 GMT).

Le vote a été provoqué par la dissolution, le 15 juin, du Parlement élu deux mois plus tôt, faute d'accord sur l'élection d'un successeur du communiste Vladimir Voronine à la présidence.

Le Parti communiste (PCM) restera sans nul doute mercredi le premier parti représenté au Parlement de 101 sièges, mais sa cote dans les sondages a baissé depuis avril, passant de près de 50% à un peu plus de 30% aujourd'hui.

Lors des précédentes législatives, le 5 avril, les communistes avaient terminé nettement en tête, mais les résultats avaient déclenché de violentes manifestations de jeunes qui avaient mis à sac la présidence et le siège du parlement à Chisinau. Voronine avait alors accusé la Roumanie d'avoir fomenté ces troubles.

Face aux communistes, trois partis de l'opposition classés de la droite au centre cumulent environ 30% des intentions de vote, le Parti libéral de Mihai Gimpu, le Parti libéral démocrate de Vlad Filat et le Parti démocrate de Marian Lupu. Un parti doit obtenir au moins 5% des voix pour avoir des élus.

VORONINE VEUT CONTINUER A JOUER UN RÔLE

Le Parti libéral et le Parti libéral démocrate pourraient obtenir à eux deux 20% des voix.

Le Parti démocrate devrait voir son score passer de 4% à 10%, d'après les sondages, cela grâce à son nouveau dirigeant Marian Lupu, un transfuge venu du Parti communiste, déçu par Voronine.

Beaucoup voient dans Lupu la clé d'une future coalition. Il pourrait, aux yeux de commentateurs, conclure un accord de coalition avec les communistes à condition que Vladimir Voronine abandonne la politique.

Communiste de 68 ans, à la tête de l'Etat depuis 2001, Vladimir Voronine ne peut pas briguer de troisième mandat mais entend toujours jouer un rôle politique important.

Il a dirigé aux cris de "défendez votre patrie" la campagne du PCM en dénonçant une opposition prête à abandonner l'ancienne république soviétique à majorité roumanophone aux mains de la Roumanie voisine.

Le président sortant, qui prône un "partenariat stratégique" avec la Russie tout en souhaitant un rapprochement avec l'Union européenne, soupçonne la Roumanie de chercher à absorber la Moldavie, qui lui a appartenu par le passé et avec qui elle conserve des liens historiques et linguistiques.

Vladimir Voronine a fustigé la décision des autorités roumaines d'offrir en masse des passeports aux 4,5 millions de Moldaves. Huit cent mille Moldaves ont ainsi obtenu ou demandé la nationalité roumaine.