![Miliband plaide pour un rapprochement avec les Taliban modérés Miliband plaide pour un rapprochement avec les Taliban modérés](/data/posts/2022/07/15/1657845087_Miliband-plaide-pour-un-rapprochement-avec-les-Taliban-moderes.jpg)
S'exprimant devant un parterre de diplomates réunis au siège bruxellois de l'Otan, le ministre des Affaires étrangères britannique, David Miliband, a estimé que les opérations militaires en Afghanistan devait être poursuivies.
AFP - Le chef de la diplomatie britannique David Miliband a estimé lundi que la "réconciliation" du gouvernement de Kaboul avec les talibans les moins radicaux devrait être la grande priorité des six prochains mois en Afghanistan.
L'autre priorité, a-t-il expliqué devant un parterre de diplomates, de militaires et de journalistes au siège bruxellois de l'Otan, doit être la mise sur pied, après les élections présidentielle et provinciales du 20 août, d'un gouvernement épuré de ses éléments "corrompus et incompétents".
M. Miliband était venu visiblement expliquer les conditions d'un retrait à terme des forces internationales. Il s'exprimait à un moment où son gouvernement est sous le feu des critiques en Grande-Bretagne à cause des pertes record de l'armée britannique -20 soldats tués ce mois-ci sur un total de 189 depuis la fin 2001- face aux talibans.
"Son discours s'adressait d'abord à l'opinion britannique", a jugé un diplomate allié.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, expliquant que l'insurrection était divisée, a souligné la "vulnérabilité" d'un tel "amalgame de groupes aux motivations diverses".
Une "stratégie politique" gagnante suppose donc la "réintégration" des adversaires récupérables et, "à long terme, la réconciliation" nationale, a-t-il argumenté, énonçant les priorités des six mois à venir.
L'objectif, a-t-il indiqué, est de "séparer" parmi les nationalistes de l'ethnie pachtoune, qui forment la majorité des talibans, ceux qui veulent seulement "que la loi islamique s'applique localement" de ceux qui sont "partisans d'un djihad mondial".
"Nous parlons souvent du partage du fardeau entre les membres de notre alliance. Mais le plus grand changement à apporter maintenant, c'est que le gouvernement afghan prenne davantage de responsabilités", a-t-il encore dit.
Mais pour rallier au gouvernement de Kaboul la masse des Afghans, enjeu central du conflit en cours, encore faut-il que "les gouverneurs des 34 provinces et les responsables des 364 districts du pays soient crédibles, compétents et honnêtes", a-t-il estimé.
Il s'agit d'"éliminer" au plus tôt "les ministres corrompus et incompétents à tous les niveaux administratifs", a-t-il lancé.
En parallèle, à Londres, le ministère de la Défense a donné lundi un bilan de l'offensive "Griffe de panthère" menée depuis juin par les soldats britanniques dans la province du Helmand, au coeur d'un bastion des talibans, en indiquant que la 1ère phase de cette opération était terminée.
Si "les pertes britanniques sont fortes", a souligné pour sa part M. Miliband, "les gains" militaires sont "importants".
Cette afghanisation progressive du conflit qu'il appelle de ses voeux ne signifie cependant pas qu'un retrait rapide soit possible. M. Miliband a évoqué une période de cinq ans.
"Nous, l'Otan, avons devant nous une longue et difficile campagne militaire", a-t-il assuré.
Fort de près de 9.000 hommes, le contingent britannique est le second après celui des Etats-Unis. L'Allemagne, l'Italie ou la France n'ont déployé que de 2.700 à 4.000 militaires chacune.
"Les gens en Grande-Bretagne savent pourquoi nous sommes tous fortement engagés dans cette opération. Ils veulent aussi savoir que tous les membres de notre alliance sont prêts à lui donner la priorité et l'engagement qu'elle mérite", a dit M. Miliband.