
Au menu de cette revue de presse française, jeudi 12 octobre, l’accumulation des témoignages contre le producteur américain Harvey Weinstein, accusé d’agressions sexuelles et de viols. La condamnation, en France, de militants mis en cause pour avoir brulé une voiture de police et agressé un policier en mai 2016. Et le libéralisme selon Emmanuel Macron.
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A la Une de la presse française, ce matin, le scandale sexuel mettant en cause Harvey Weinstein. Les accusations d’agressions sexuelles et de viols se multiplient à l’encontre du producteur de cinéma américain.
Dernier témoignage en date, celui de l’actrice française Léa Seydoux, qui a raconté au journal britannique The Guardian, cité par l’Obs, sa rencontre avec Weinstein. Invitée un jour à boire un verre dans sa chambre d’hôtel, la jeune femme se retrouve assise à côté de lui sur un canapé. «Son assistante est partie, et c’était juste nous deux. Il a soudainement sauté sur moi et a essayé de m’embrasser. J’ai dû me défendre. Il est grand, gros, alors j’ai dû résister vigoureusement. Je suis partie complètement dégoûtée, mais je n’ai cependant jamais eu peur de lui, car je savais depuis le début à qui j’avais à faire». Léa Seydoux affirme que «tout le monde savait ce que Harvey faisait, et (que) personne n’a rien fait» - en assurant rencontrer «tout le temps» des hommes tels que lui. Son témoignage corrobore les récits de dizaines d’autres actrices, mannequins et employés de Weinstein – les comédiennes françaises Emma de Caunes, et Judith Godrèche, italienne, Asia Argento, et américaines, Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie, Rosanna Arquette, Ashley Judd…
Libération évoque une «omerta» dans le milieu du cinéma, qui aurait duré plus de vingt ans. Le journal raconte un milieu tétanisé pendant des années par Harvey Weinstein, un magnat qui avait le pouvoir de faire et défaire les carrières, au point que ses pairs l’avaient surnommé «le roi de Hollywood». Devenu «le pervers de Hollywood», voici Weinstein décrit par un journaliste américain, cité par Libé: « Tout le monde savait que c’était un porc. J’avais entendu des histoires de viols, mais on considérait jusqu’il y a encore deux ans, sans trop mettre en question cet état de fait, que c’était le prix et la loi du business». «Sur quelle planète étrange vivaient alors tous ces gens qui aujourd’hui poussent des cris d’effroi?», demande Libération, qui dénonce « la complicité active ou passive d’une vaste structure, d’un système, d’une culture tout entière», «la savante gestion du secret» qui auraient permis à Weinstein «d’allonger la liste de ses proies». Le Parisien parle d’un «scandale sexuel» qui «n’est pas sans rappeler une autre affaire qui frappa un jour un possible candidat à la présidentielle française», Dominique Strauss-Kahn. «Les mêmes rumeurs, la même loi du silence», relève le journal.
Au menu également, les condamnations, hier en France, de militants accusés d’avoir brûlé une voiture de police et d’avoir frappé un policier en mai 2016. Le Figaro fait état de sept condamnations allant d’un an avec sursis à sept ans de prison ferme - de «lourdes peines», selon le journal, pour des militants qui revendiquent leur appartenance à la mouvance d’extrême-gauche antifa», antifasciste. «De lourdes condamnations», critique l’Humanité – qui rapporte que leurs soutiens ont dénoncé «un procès et des peines politiques».
En France, toujours, Emmanuel Macron reçoit aujourd’hui les syndicats pour discuter de l’assurance-chômage et de la formation professionnelle. Présentée comme «l’acte II» de ses réformes, après celle du Code du travail, cette nouvelle série de discussions viserait à mieux «protéger» les travailleurs, selon le gouvernement - qui affirme avoir d’abord voulu «libérer» le travail avant de «sécuriser» les parcours des salariés. Un discours qui a amené la Croix à se demander «quel libéral» est Emmanuel Macron. D’après le journal, le chef de l’Etat s’inscrirait dans le courant du libéralisme anglo-saxon, «mais l’accent social» resterait à «installer». Si l’historien François Dosse associe le libéralisme d’Emmanuel Macron à l’idée que «l’Etat doit favoriser l’égalité des chances pour que chacun puisse réaliser ses propres capacités d’agir», la philosophe Céline Spector voit quant à elle les premières mesures du quinquennat comme la manifestation d’une pensée libérale «classique». «Libérer le travail est un leitmotiv du 18ème siècle, explique-t-elle, que l’on trouve chez les physiocrates en France ou chez Adam Smith en Ecosse. Il faut lutter contre les monopoles, les corporations, qui entravent le fonctionnement du marché. Pour ces libéraux, les inégalités sont légitimes, car selon la théorie du ruissellement, l’augmentation générale de la richesse est censée profiter à tous». Céline Spector et d’autres philosophes se aussi disent inquiets du «recul conjugué de la justice sociale et du libéralisme politique» «au moment où certaines mesures de l’état d’urgence sont placées dans le droit commun».
Leur analyse est assez proche de celle qu’on trouve du côté de l’Humanité, qui estime que «le jeune Macron» fait surtout du «vieux Reagan»: «derrière le président se voulant moderne et communicant, se trouve un chef de l’Etat qui puise aux sources des grands anciens», critique le journal – qui cite Ronald Reagan, mais aussi Margaret Thatcher et Tony Blair.
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