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Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 27 septembre, les réactions de la presse européenne au discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe. Le désespoir des habitants de l’île de Porto Rico, ravagée par l’ouragan Maria. Et la décision de l’Arabie saoudite d’autoriser les femmes à prendre le volant.
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Au menu de cette revue de presse internationale, les réactions européennes au discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe.
Le plaidoyer du président français pour une refondation européenne fait la une du Soir, qui salue, c’est un euphémisme, sa volonté de «rallumer l’ambition européenne». «A la différence des jérémiades ou des tirades nostalgiques qui sont devenues le lot d’une Europe semblant perdre ses repères, Emmanuel Macron a opposé la proposition forte d’une ambition», applaudit le quotidien belge, qui apprécie particulièrement l’appel à l’audace lancé à Angela Merkel, «cette personnification de la prudence», et la façon dont Emmanuel Macron se serait fait «l’avocat immensément subtil de la diversité existentielle de l’Europe». «Chapeau, M. le Président», conclut Le Soir.
On est moins enthousiaste du côté de la presse anglo-saxonne. «Le président français espère faire ce que ses prédécesseurs n’ont pas pu faire», relève avec un brin d’ironie et une pointe de défi The Times, qui ne manque pas de rappeler les réticences allemandes face aux projets «grandioses» de l’Elysée. «Pour rallier l’Allemagne et le reste de l’Europe à ses idées, Emmanuel Macron mise sur le charme qui lui a permis de conquérir la présidence française après trois années d’obscurité politique», analyse le quotidien britannique – qui met en garde ceux qui qualifient d’absurde son projet européen: «rappelez-vous que personne ne lui donnait non plus la moindre chance lorsqu’il a lancé sa campagne présidentielle improbable il y a un an». Plus directe, Fox News étrille la façon dont Emmanuel Macron aurait «fait la leçon» à ses partenaires européens. «Petit indice: les immigrés, c’est bien, les frontières c’est mal», résume la chaîne de télé américaine ultra-conservatrice…
Aux Etats-Unis, justement, Donald Trump a annoncé hier qu’il se rendra la semaine prochaine à Porto Rico, dévasté par l’ouragan Maria. Le président américain est accusé par ses détracteurs de considérer habitants de cette île comme des citoyens de seconde zone, alors que les Portoricains ont la nationalité américaine, même s'ils n'ont pas le droit de vote – c’est ce qu’affirme en tout cas The Miami Herald, qui explique que si Donald Trump ne s’est pas rendu plutôt auprès des sinistrés, comme il l’avait fait au Texas, après l’ouragan Harvey – que s’il a tant tardé, c’est parce que, justement, il n’aurait eu aucun bénéfice politique à en tirer. «Pendant que le président passait son week-end à twitter frénétiquement sur les joueurs de la Ligue de football et leur droit à s’exprimer librement ou pas, l’île dévastée de Porto Rico tentait de survivre sans l’aide vitale des Etats-Unis», accuse le journal, tandis que The New York Times raconte les tentatives désespérées de Portoricains pour quitter leur île. «On s’enfuit pour sauver nos vies», témoigne une habitante rencontrée à l’aéroport de San juan, qui affirme que l’aide envoyée «n’est toujours pas perceptible dans les rues, et que les pillages se poursuivent». «J’aime mon île, mais j’ai besoin d’un futur», regrette une autre jeune femme, dont la maison a été totalement détruite.
A noter également, la décision de l’Arabie saoudite d’autoriser les femmes à conduire. La fin de cette interdiction fait la une du quotidien saoudien Okaz, qui salue le décret signé hier par le roi Salman. «Les Saoudiens n’oublieront jamais ce 26 septembre», titre le journal. Cette «petite révolution» fait aussi la une de L’Orient Le Jour, qui voit dans la fin de cette discrimination, qui constituait un cas unique dans le monde, «le signe du vent de changement» qui soufflerait sur le royaume wahhabite. Le quotidien libanais rappelle que samedi soir, déjà, les femmes avaient été autorisées, pour la première fois, à se rendre dans les stades pour célébrer la fête nationale, et que les autorités avaient aussi autorisé les Saoudiennes à effectuer certaines démarches administratives seules, en mars dernier. Cet assouplissement des discriminations subies par les femmes s’inscrivant dans le cadre plus large du plan de réformes économiques et sociales «Vision 2030», lancé par le prince héritier et fils du roi, Mohammad ben Salmane, pour limiter la dépendance de son pays au pétrole.
La presse américaine est sceptique. L’autorisation de conduire accordée aux Saoudiennes est «un petit pas en avant, pas un grand», estime The New Yorker, qui s’interroge, notamment, sur la concomitance entre cette annonce et le vote, cette semaine, du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, qui doit se prononcer sur l’ouverture d’une commission d’enquête sur les crimes de guerre présumés commis au Yémen. Les Saoudiennes enfin au volant, qui ont remis au goût du jour un vieux dessin, retweeté des milliers de fois depuis hier. Le road movie «Thelma et Louise» dure seulement 8 minutes à la télé saoudienne. «C’est parce qu’ils ont coupé toutes les scènes avec des femmes en train de conduire». «On souhaite bienvenue dans le 21ème siècle à l’Arabie saoudite, au moment où les voitures sans conducteur deviennent une réalité», ironise l’auteur du Tweet.
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