
Nos journalistes ont rencontré Najm Eddine Karim, le gouverneur kurde de la province de Kirkouk, limogé jeudi par le Parlement de Bagdad. Il a décidé, contre l'avis de Bagdad dont il dépend, d'organiser le référendum d'indépendance dans sa région qui a été approuvé vendredi par le Parlement du Kurdistan irakien.
"Le Parlement de Bagdad n'a absolument aucun pouvoir pour nommer ou démettre le gouverneur de Kirkourk", assure dans un entretien à France 24 le gouverneur kurde de la province de Kirkouk, Najm Eddine Karim, limogé jeudi par le Parlement de Bagdad.
Fin août, le conseil provincial de Kirkouk avait voté pour organiser le référendum d'indépendance de cette région autonome du nord de l'Irak, contre l'avis de Bagdad auquel il est rattaché et en l'absence de ses membres arabes et turkmènes qui avaient appelé au boycott.
Le Parlement du Kurdistan irakien a approuvé vendredi soir, sans surprise, la tenue de ce référendum. "J'ai lutté toute ma vie pour un Kurdistan indépendant", rappelle à France 24 Najm Eddine Karim.
À Bagdad, le Parlement fédéral s'était prononcé en début de semaine contre cette consultation prévue le 25 septembre et qui a déjà provoqué des remous dans l'ensemble de la région, les pays voisins comme l'Iran et la Turquie redoutant que les velléités séparatistes d'Erbil ne fassent tache d'huile parmi leur propre minorité kurde.
Les responsables kurdes affirment toutefois qu'une victoire du "oui" au référendum n'entraînera pas aussitôt l'annonce de l'indépendance mais leur permettra de lancer, en position de force, de nouvelles négociations avec Bagdad.
De son côté, l'ONU a proposé au président du Kurdistan, Massoud Barzani, de renoncer à cette consultation en échange de son aide pour parvenir à un accord avec Bagdad d'ici moins de trois ans.