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Emmanuel Macron dénonce une "nouvelle erreur" de la Pologne sur la directive du travail détaché

Suite au refus de Varsovie de réviser la directive européenne sur le travail détaché, Emmanuel Macron a accusé la Pologne, pays de l'UE qui profite le plus du dumping social, de se mettre en marge de l'Europe.

Emmanuel Macron a violemment critiqué, vendredi 25 août, le refus de la Pologne de durcir la directive sur le travail détaché. Selon le président français, qui voudrait limiter la durée de séjour d'un travailleur détaché à un an au lieu de deux, il s’agit d’"une nouvelle erreur" de Varsovie qui se met ainsi "en marge" de l'Europe.

La Première ministre polonaise, Beata Szydlo, avait en effet affirmé, le 24 août, que son pays refuserait "dans l'intérêt des travailleurs polonais" une réforme de cette directive, qui permet depuis 1996 à une entreprise de l'UE d'envoyer ses salariés dans d'autres pays de l'Union à titre provisoire en continuant à payer les cotisations sociales dans le pays d'origine. La Pologne est le pays européen qui profite le plus de cette directive : environ 500 000 Polonais en bénéficient.

Elle a depuis répondu vertement aux attaques d'Emmanuel Macron, relève Le Monde : "Peut-être, ses déclarations arrogantes sont-elles dues à son manque d’expérience et de pratique politique, ce que j’observe avec compréhension, mais j’attends qu’il rattrape rapidement ces lacunes et qu’il soit à l’avenir plus réservé", a tancé Beata Szydlo dans une interview donnée au site wpolityce.pl (en polonais).

La directive, une concurrence déloyale ?

Pour Emmanuel Macron, cette directive permet une concurrence déloyale. Il achevait, vendredi à Varna (Bulgarie), une tournée européenne visant à rallier des soutiens à une réforme de la directive. En revanche, il ne s'est rendu ni en Pologne ni en Hongrie, les deux pays les plus attachés au système actuel. En dépit de l’opposition polonaise, il s'est dit convaincu que la France réussirait à obtenir la majorité qualifiée nécessaire pour réformer et durcir cette directive.

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, ex-ministre français de l’Économie, a soutenu vendredi l’initiative du président français, jugeant nécessaire de trouver "un compromis" sur la question. "La liberté de circulation, qui est une des grandes libertés de l'Europe, doit aller de pair avec le combat contre le dumping social", a-t-il affirmé, rappelant que la Commission européenne avait elle-même fait des propositions de réformes fin mai 2017.

Avec AFP