La fondation sud-africaine Gandhi Development Trust, du nom de l'homme politique indien apôtre de la non-violence, a décerné son prix à l'opposante birmane pour ses actions en faveur de la démocratie, de la justice et de la paix dans son pays.
AFP - Le prix Mahatma Gandhi pour la réconciliation et la paix, décerné à l'opposante Aung San Suu Kyi emprisonnée en Birmanie, a été remis lundi à Durban (Afrique du Sud) à son représentant, Sein Win, Premier ministre du gouvernement en exil, a constaté une correspondante de l'AFP.
"Tout le monde aurait voulu que ce soit elle qui vienne chercher ce prix. Cela aurait été mieux bien sûr. Elle doit assister à son procès en Birmanie en ce moment. Et je crains qu’ils ne la condamnent", a déclaré à l'AFP Sein Win, en exil aux Etats-Unis et qui n’a que très peu de contacts avec son pays.
"Selon la loi militaire, ils doivent la relâcher. Elle est innocente mais ils veulent la condamner", a-t-il poursuivi.
"Elle sera certainement relâchée un jour mais elle ne voudra jamais partir parce qu’on ne la laissera jamais revenir en Birmanie. Et ça, elle ne veut pas", a poursuivi Sein Win, cousin de Mme Suu Kyi.
La fondation Gandhi Development Trust, basée à Durban (sud), avait invité Mme Suu Kyi, 64 ans, afin de la récompenser pour son action en faveur de la paix, mais elle n'a obtenu aucune réponse des autorités birmanes.
Le prix Mahatma Gandhi récompense les personnalités pour leurs actions en faveur la démocratie, la justice et la paix. Il a été créé en 2003 en mémoire de l'homme politique indien Gandhi qui a débuté son combat politique en Afrique du Sud.
En 2008, le prix avait été décerné au premier président noir sud-africain, Nelson Mandela.
Mme Suu Kyi, secrétaire générale de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) et prix Nobel de la paix, a été privée de liberté pendant plus de 13 des 19 dernières années.
Incarcérée depuis mai pour violation supposée des règles de son assignation à résidence, en recevant un Américain, elle est passible de cinq ans de prison et risque de ce fait d'être écartée du paysage politique alors que des élections seront organisées l'année prochaine par le régime militaire.