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"Liu Xiaobo, tu vas nous manquer"

Au menu de cette revue de presse internationale du vendredi 14 juillet, les hommages au dissident chinois et prix Nobel de la paix Liu Xiaobo, la visite à Paris de Donald Trump à l'occasion du défilé sur les Champs-Élysées ou encore le premier anniversaire du coup d'État manqué en Turquie.

La presse internationale consacre ce vendredi de nombreux portraits et hommages au prix Nobel de la paix Liu Xiaobo. "Tu vas nous manquer", écrit le New York Times, qui compare le dissident chinois au "Mandela de notre époque" et rappelle qu'il est "le premier prix Nobel de paix à mourir en détention depuis la période nazie".

Le Temps publie lui aussi un article à charge contre les autorités chinoises, qui ont refusé de transférer Liu Xiaobo, atteint d'un cancer du foie, vers un hôpital occidental. "Liu Xiaobo et le déshonneur de Pékin", titre le journal suisse, qui estime que "Pékin a jugé qu’il pouvait se permettre de prendre le risque de laisser mourir en détention l’unique prix Nobel de la paix chinois. À la communauté internationale de prouver que c’était un faux calcul".

De son côté, la presse chinoise prorégime se défend. Pour le Global Times, "L'Occident a leurré Liu Xiaobo". Le quotidien estime dans un éditorial que la maladie de l'opposant a été "politisée par des forces de l’étranger pour diaboliser la Chine".

La presse américaine s’intéresse également à la visite de Donald Trump à Paris à l’occasion du centenaire de l’entrée en guerre des Américains en 1917. Selon le Washington Post, entre Emmanuel Macron et Donald Trump, il y a plus de points communs qu’il n’y paraît. Les deux hommes ont notamment défié les principaux partis politiques de leur pays et entretiennent des relations controversées avec les médias. Le journal américain cite notamment le constitutionnaliste français Patrick Weil, selon lequel "il y a un type similaire de narcissisme dans leur attrait pour le pouvoir".

Cette visite agace particulièrement côté britannique. Emmanuel Macron fait de l’ombre à Theresa May, estime The Guardian. "Le Royaume-Uni mis à l’écart, Macron forge une relation improbable avec Trump", titre le quotidien britannique, qui voit une menace sur la relation privilégiée entre les États-Unis et le Royaume-Uni.

Autre sujet à la une, l’anniversaire du coup d’État raté en Turquie, le 15 juillet 2016. Le journal d’opposition Hürriyet Daily News regrette que les Turcs aient "échoué à rétablir l’unité et la cohésion". La tentative de putsch a été "l’un des défis les plus difficiles auquel la Turquie a été confrontée et il a été déjoué grâce aux milliers de personnes qui sont descendues dans les rues pour faire face aux généraux et aux militaires de haut rang". Cependant, cet esprit de résistance n’a pas duré en raison de la vague de purge et de répression qui a suivi.

La presse prorégime, notamment le Daily Sabah, titre sur un 15 juillet "synonyme de grande épopée nationale". "C’est un jour douloureux, mais dont nous pouvons être fier", écrit ce quotidien, "car la nation a surmonté une menace terrible menée par l’ancien prédicateur Fetullah Gülen."

The Guardian perçoit néanmoins une lueur d’espoir pour la démocratie en Turquie avec l'organisation d'une "marche pour la justice" sans précédent. Pour dénoncer les dérives du pouvoir, elle a réuni autour de l’opposition pendant un mois des dizaines de milliers de personnes.