
En Israël, un ancien homme d'affaires a créé la surprise, lundi soir, en remportant la primaire du Parti travailliste moins d'un an après l'avoir rejoint. Assez pour que certains observateurs fassent déjà la comparaison avec Emmanuel Macron.
Certains veulent y voir un Macron, version Israël : élu lundi 10 juillet à la tête du parti travailliste israélien, Avi Gabbay a, comme le président français encore inconnu du grand public voilà trois ans, déjoué les pronostics en s’imposant face à un cadre du parti de centre-gauche.
Âgé de 50 ans, Avi Gabbay est un ancien homme d’affaires, engagé sur le tard en politique, qu’il a d’abord rejointe via le parti de centre-droit Koulanou ("Nous tous", en hébreu). Outre cette inclinaison centriste, Avi Gabbay partage avec Emmanuel Macron le fait d’avoir chamboulé l’establishment : il a remporté la primaire du parti travailliste face à un homme qui y avait fait ses classes. Amir Peretz, 65 ans et député quasiment sans discontinuer depuis 1988, a dû concéder la victoire à son cadet, en âge et en expérience politique, par 47,6 % des voix contre 52,4 %.
Ce renouveau à la tête de la formation de centre-gauche israélienne ponctue une phase de déclin de l’opposition de gauche, marquée par le départ de ses partisans pour des formations centristes ou de droite.
Du centre-droit au centre-gauche
Ancien directeur de l'entreprise de communication israélienne Bezeq et ex-ministre de la protection environnementale du gouvernement de Benjamin Netanyahou (un poste qu'il a quitté en mai 2016 après la désignation d’Avigdor Lieberman à la Défense), Avi Gabbay avait rejoint le parti en décembre 2016, après un an et demi passé à militer au sein de Koulanou. Contrairement à Emmanuel Macron, sa trajectoire porte donc vers le côté gauche de l’échiquier politique. Et le président français, lui, a dynamité le Parti socialiste français (ainsi que, dans une moindre mesure, Les Républicains) de l’extérieur et non de l’intérieur, comme Avi Gabbay.
Ce dernier, élu par une mince majorité d’électeurs (à 18 heures locales, seuls 36 % des 52 000 membres du parti s’étaient déplacés), a promis sur sa page Facebook d'incarner "l'espoir et le changement" et de faire en sorte que le parti travailliste redevienne "plein de vie".
Le président sortant du Parti travailliste, Isaac Herzog, éliminé dès le premier tour de la primaire car arrivé en troisième position avec 16,7 % des suffrages, ne s'était jamais remis de la défaite de son parti aux législatives de 2015.
Avec AFP