Au menu de cette revue de presse internationale, mardi 27 juin, la décision de la Cour suprême américaine de rétablir partiellement le décret anti-immigration de Donald Trump, la demande de mise en examen du président brésilien Michel Temer pour "corruption passive", et un documentaire plus qu'élogieux sur Vladimir Poutine, signé Oliver Stone.
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On commence cette revue de presse internationale aux États-Unis, où la Cour suprême a annoncé lundi la restauration partielle du décret anti-immigration de Donald Trump, suspendu par plusieurs décisions de justice.
Emporté, semble-t-il, par le même élan que le président américain, qui a salué une décision prise à l’unanimité, alors que trois juges sur neuf ont exprimé un avis minoritaire, The Wall Street Journal évoque "le revers infligé à l’unanimité aux juges, sur le décret anti-immigration". Le quotidien américain parle d’une "victoire" pour la Maison Blanche, et encore plus pour "la séparation des pouvoirs définie par la Constitution". "Certes, écrit le journal, le décret de Donald Trump n’est ni sage ni nécessaire, mais cela ne signifie pas pour autant que les juges ont le droit de se transformer en commandants en chef adjoints" – un commentaire dans la droite ligne des déclarations de Donald Trump, qui a dit voir dans les décisions contre son décret la manifestation d’une "justice politisée".
Concrètement, que dit la Cour suprême américaine ? Sa décision rétablit l’interdiction d’entrée sur le territoire américain pendant 90 jours aux ressortissants de six pays – la Syrie, la Libye, l’Iran, le Soudan, la Somalie et le Yémen, et pendant 120 jours aux réfugiés du reste du monde – mais elle exclut de cette interdiction tous les ressortissants ayant une "relation de bonne foi" avec de leur famille ou une entreprise aux États-Unis. Bref, seuls les citoyens de ces pays totalement inconnus des autorités américaines se verront refuser l’accès sur le territoire – d’où l’analyse du Washington Post, qui préfère parler de "victoire limitée" pour Donald Trump. Une décision que le journal présente comme pouvant préfigurer une autre décision très attendue outre-Atlantique : la position de la Cour suprême sur une affaire dans le Colorado, où un pâtissier a refusé de préparer le gâteau d’un mariage homosexuel, au motif que ce type d’union contrevient à ses convictions. The Washington Post s’inquiète également du retentissement mondial de la politique de Donald Trump, en faisant état d’un sondage qui indique que sa présidence est largement perçue comme écornant l’image des États-Unis, avec des niveaux de défiance équivalents à ceux des derniers mois de l'administration de George W. Bush – à l’exception notable, actuellement, de la Russie, où une majorité de la population dit avoir confiance en lui.
Au Brésil, le procureur de la République a demandé lundi la mise en examen du président Michel Temer pour corruption passive . Le journal O Globo, à l’origine des révélations qui l’ont mis en cause, rapporte que le procureur Rodrigo Janot a affirmé que le Michel Temer "a bien reçu par l’intermédiaire d’un député de son parti, le PMDB, un bénéfice indu de 135 000 euros offerts par un homme d’affaires (sulfureux), Joesley Mendonça Batista" . Des accusations qui font de Michel Temer le premier chef d’Etat en exercice brésilien de l’Histoire à être dénoncé pour un crime de droit commun, relève O Estadao, qui rapporte que Temer pourrait être également mis en cause, dans les semaines à venir, pour obstruction à la justice. Des chefs d’inculpation susceptibles de provoquer sa destitution, moins d’un an après la mise en accusation de sa prédécesseure, Dilma Rousseff – qui l’accuse, quant à elle, d’avoir été l’un des maîtres d’œuvre de sa chute.
Pas de poursuites judiciaires en vue pour Vladimir Poutine, objet d’un documentaire controversé, réalisé par le cinéaste américain Oliver Stone. Diffusé lundi soir par la télévision publique française, suivi d’un débat contradictoire, le document est présenté par The New York Times comme étant tout "sauf une leçon de journalisme". "M.Stone, cingle le journal, est une interviewer inepte, et il ne fait rien dire à M. Poutine que l’on n'ait déjà entendu." Le quotidien new-yorkais dit tout de même voir un intérêt dans ce documentaire : la possibilité d’expliquer, aux yeux de nombreux Américains, "l’apparente adoration" de Donald Trump pour son homologue russe, adoration partagée par Oliver Stone, atteint des mêmes syndromes, dixit le journal, que le patron de la Maison Blanche, qui expliqueraient leur passion commune pour le patron du Kremlin : l’ignorance, l’amour du pouvoir et de la grandeur, des a priori partagés, et une incapacité à distinguer la réalité de la fiction. On ne voit évidemment pas les choses de la même façon du côté de Russia Today. "Interview de Poutine : face aux journalistes qui s'indignent, des internautes pointent une hypocrisie", titre son site. Hypocrisie supposée, notamment, des médias français, prompts à pousser "des cris d’orfraie", quand il s’agit de Vladimir Poutine, mais manquant cruellement d’"objectivité", dès qu’il s’agit d’"encenser" Emmanuel Macron. Russia Today – qui emploie par ailleurs le fils d'Oliver Stone, le monde est petit – fait preuve de davantage de discrétion sur un sujet autrement plus épineux, l’imbroglio diplomatico-judiciaire Ioukos. D’après L'Obs, la cour d’appel de Paris doit statuer aujourd’hui sur les saisies opérées en France par d’anciens actionnaires de la compagnie pétrolière russe. Une affaire très symbolique, dans laquelle Moscou a menacé la France de représailles, à plusieurs reprises, notamment au niveau de la coopération spatiale franco-russe et des lanceurs Soyouz lancés depuis la Guyane par Arianespace.