
Au lendemain d'élections qui lui ont fait perdre la majorité absolue au Parlement, Theresa May reconduit à leurs postes ses principaux ministres. La Première ministre conserve ainsi sa garde rapprochée à 10 jours des négociations du Brexit.
Sous le choc d'élections qui lui ont fait perdre sa majorité absolue au Parlement et la fragilisent, la Première ministre britannique Theresa May a reconduit vendredi 9 juin ses principaux ministres dans le nouveau gouvernement qu'elle va former.
Les ministres des Finances Philip Hammond, des Affaires étrangères Boris Johnson, en charge du Brexit, David Davis ainsi que la ministre de l'Intérieur Amber Rudd et son collègue de la Défense Michael Fallon restent ainsi en fonction, a indiqué Downing Street dans un communiqué, précisant que d'autres nominations seraient annoncées dans la soirée de vendredi.
Theresa May maintient ainsi sa garde rapprochée. "Ce gouvernement guidera notre pays dans les discussions cruciales sur le Brexit (...) et répondra au souhait des Britanniques en menant à bien la sortie de l'Union européenne", a-t-elle assuré.
À 10 jours de l'ouverture des négociations du Brexit, les conservateurs sont arrivés en tête du scrutin (318 sièges) mais ont perdu une douzaine de sièges, tandis que l'opposition travailliste en a gagné une trentaine (262 sièges), d'après les chiffres officiels.
La Première ministre dépend désormais du petit parti nord-irlandais unioniste DUP et de ses 10 sièges pour atteindre la majorité absolue, alors qu'elle avait convoqué ces législatives anticipées afin d'avoir une majorité renforcée pour négocier la sortie de l'Union européenne avec les Vingt-Sept à partir du 19 juin.
Appels à la démission
Jeremy Corbyn, le chef du Labour, largement réélu dans sa circonscription d'Islington, a réclamé la démission de Theresa May. Il a appelé à "un Brexit qui protège les emplois", assurant que le processus de sortie de l'Union européenne "devait se poursuivre" et que son parti était "prêt à mener les négociations au nom du pays".
L'onde de choc des législatives a également touché l'Écosse, où les indépendantistes du SNP essuient de lourdes pertes, n'ayant plus que 35 sièges contre 56 en 2015. Deux figures phares des indépendantistes, Alex Salmond et Angus Robertson, ont perdu leurs sièges, un échec qui met un frein à leurs velléités d'indépendance.
La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a appelé Theresa May à "abandonner" son projet de Brexit "dur" après son échec aux élections.
Seul parti résolument europhile, les Libéraux-Démocrates, qui ont désormais 12 sièges (quatre de plus), ont prévenu dès jeudi soir qu'il n'y aurait "pas de coalition". Évoquant Theresa May, Tim Farron, le chef des Lib-Dem, a jugé que "si elle avait une once d'amour propre, elle démissionnerait".
Avec AFP