Au menu de cette revue de presse française, mercredi 7 juin, la réforme du Code du travail, les débuts chaotiques de Trump à la Maison Blanche. Et le plaidoyer de Thomas Pesquet pour notre planète.
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A la Une de la presse française, ce matin, l’interview d’Edouard Philippe au Parisien, un entretien dans lequel le Premier ministre revient, notamment, sur la réforme du Code du travail.
Le chef du gouvernement, qui a précisé hier devant les syndicats comment il entendait mener cette réforme, dit espérer «une majorité stable et puissante», à l’issue des législatives des 11 et 18 juin. Une majorité forte, pour revoir de fond en comble un droit du travail présenté comme étant davantage «une source de complexité pour les employeurs», qu’une «protection réelle pour les salariés». Que les syndicats se rassurent: le projet sera l’objet d’une large concertation, tous les partenaires sociaux seront «entendus, respectés et écoutés», promet Edouard Philippe, soucieux, selon
Le Parisien, de «ménager les syndicats, un an après la violente fronde contre la loi travail, et à quelques jours de législatives décisives pour le quinquennat».
Edouard Philippe et son gouvernement qui auraient opté en faveur d’un «processus de réformes privilégiant la concertation à la confrontation», d’après La Croix, qui évoque une réforme pour «renforcer et simplifier le dialogue au niveau de l’entreprise». Oui, répètent Les Echos, l’exécutif «se veut ouvert aux discussions», évitant d’aborder – pour l’instant- les sujets qui fâchent, rebaptisés «sujets clivants». «Les formulations polémiques ont été soigneusement évitées», «chaque mot a été pesé pour ne pas provoquer d’étincelle», «pour fluidifier les discussions», analyse le journal, qui n’a relevé aucune mention, hier, ni du contrat de travail, ni des négociations sans syndicats, ni de l’inversion de la hiérarchie des normes, qui va bouleverser l’ordre juridique dans le droit du travail.
Pour Le Figaro, néanmoins, pas de doute : Emmanuel Macron vient de lancer «le big bang social de son quinquennat». Le calendrier de ce «big bang» aurait d’ailleurs déjà été établi: après le droit du travail cet été, ce sera ensuite le tour de l’assurance-chômage et des retraites, en 2018. Le Figaro journal annonce un «programme de travail ambitieux, pour rénover en profondeur le modèle social français» - des réformes «conflictuelles», en réalité, qu’Emmanuel Macron entendrait faire passer dans «l’état de grâce» dans lequel il se trouve. «Emmanuel Macron n’a pas les pieds sur terre. C’est la terre qui est sous Emmanuel Macron», ironise le journal, qui cite le commentaire fataliste du Républicain Alain Marsaud: «le vote Macron est tellement tendance que l’on ne peut pas l’arrêter. Nous sommes en face d’une force irréversible».
Une force supposément «irréversible», dont le projet alarme la gauche.
L’Obs s’inquiète de ce que la «flexisécurité» tant vantée consiste surtout à proposer beaucoup de flexibilité pour les employeurs, et peu de sécurité pour les employés - un déséquilibre «déjà patent dans le loi El Khomri», d’après le magazine, inquiet aussi du raisonnement «simpliste» consistant à dire qu’un patron «hésitera moins à embaucher si on le débarrasse de diverses contraintes». Plus qu’un déséquilibre,
Libération redoute un «séisme». Le journal, qui dit s’être procuré plusieurs documents, affirme que le gouvernement «étudie des options bien plus radicales» que celles qui ont été évoquées jusqu’à présent, notamment, la possibilité de négocier, de personnaliser, à l’échelle de l’entreprise, le motif du licenciement. En définissant, par exemple, un niveau de ventes pour les commerciaux, ou de production pour les ouvriers, ce qui signifie qu’en cas de non-respect de ces objectifs, le licenciement deviendrait alors automatique.
Pour l’Humanité, la messe est dite: «la technique du rideau fumigène», déjà utilisée avant la présidentielle, est employée à nouveau. «Le projet d’Emmanuel Macron révélé, la campagne des législatives peut vraiment commencer» - une courte campagne, néanmoins, dont le premier tour a lieu dimanche.
L’Opinion a choisi de revenir sur un autre séisme, survenu cette fois outre-Atlantique. Les débuts d’une autre présidence, passablement agitée, celle de Donald Trump. «Démissions, décisions incohérentes, tweets intempestifs» - voilà pour le résumé de ces cinq mois à la Maison-Blanche. Dernier couac, relevé par
Le Monde, la décision du président américain de prendre parti pour l’Arabie saoudite, dans la crise diplomatique qui l’oppose au Qatar. Après l’une de ces séries de Tweets dont Trump a le secret, le porte-parole de la Maison-Blanche a déclaré que les Etats-Unis souhaitaient une «désescalade» rapide et un rétablissement de la «coopération» dans la région.
Quant à la France, la spécialiste du Moyen-Orient Agnès Levallois, lui recommande dans L’Obs, de ne pas se mêler de cet imbroglio diplomatique. «Même si les relations entre la France et le Qatar ont toujours été très bonnes et anciennes, l’Arabie saoudite, quoi qu’on en pense, quoi qu’on fasse, reste un partenaire 100 fois plus important que ne le sera jamais le Qatar, en dépit de l’argent dont il dispose».
Un mot, pour terminer, de la conférence de presse de Thomas Pesquet, hier. D’après le Huffington Post, le spationaute français, rentré sur terre, a notamment évoqué la décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l’accord de la COP21 sur le climat. « J'ai fait l'expérience, avec mes sens, de voir la fragilité de la Planète, de la ressentir», a-t-il déclaré, avant de Tweeter, quelques heures plus tard, la photo d'un exemplaire de l'accord de Paris, dédicacé par François Hollande, accompagné de cette légende: « Le changement climatique est réel et visible depuis l'ISS: certains devraient faire le voyage»…
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