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Chine : un militant arrêté, deux disparus dans une usine de chaussures d'Ivanka Trump

Un militant du droit du travail arrêté, deux autres portés disparus : tel est le bilan d'une mission de l'organisation China Labor Watch dans l'usine qui confectionne les chaussures de la marque d'Ivanka Trump.

Les scandales habillent la famille Trump de la tête aux pieds. Cette fois-ci, c'est Ivanka Trump qui se retrouve rattrapée, à son corps défendant, par une affaire chinoise. Un militant du droit du travail a été arrêté en Chine alors qu'il menait une enquête secrète sur les conditions de fabrication des chaussures de la marque de la fille du président américain, a appris le quotidien britannique The Guardian, mercredi 31 mai.

L'organisation américaine pour laquelle il travaillait, China Labor Watch, a précisé que deux autres de ses membres, en mission dans la même usine de la région de Jiangxi (centre de la Chine), sont portés disparus. Ce site, qui appartient au groupe chinois Huajian, fabrique aussi des produits pour les marques Coach et Karl Lagerfeld.

Mais Li Qiang, directeur de China Labor Watch, assure que ces disparitions sont liées au nom de Trump. "Je pense qu'ils ont été arrêtés parce qu'ils enquêtaient sur des produits de la marque d'Ivanka Trump, ce qui rend la situation politiquement sensible pour les autorités", a-t-il affirmé au journal britannique.

La première fois en 17 ans

Il a précisé que c'est la première fois en 17 ans de travail de terrain dans des usines en Chine que "des enquêteurs étaient arrêtés par la police". La China Labor Watch a notamment publié des rapports pour dénoncer les conditions de travail sur les sites chinois de fabrication des iPhones d'Apple et des smartphones de Samsung.

Les responsables de la marque d'Ivanka Trump n'ont pas encore réagi à ces informations. Sollicitée par Bloomberg, la Maison Blanche ne s'est pas non prononcée sur cette nouvelle affaire.

Cette arrestation et ces disparitions interviennent aussi dans un climat de plus en plus difficile en Chine pour les organisations de défense des droits des travailleurs, rappelle le quotidien britannique Daily Telegraph. Depuis fin 2015, une quinzaine de militants qui mettent en lumière les abus commis dans les usines chinoises ont été harcelés par les autorités, a rapporté le China Labour Bulletin (Bulletin des questions de travail en Chine), une publication basée à Hong Kong.