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Législatives : un accord "solide et équilibré" trouvé entre Bayrou et Macron

Le président du MoDem François Bayrou a annoncé vendredi avoir trouvé un projet d'accord "solide et équilibré" avec le mouvement La République en marche d'Emmanuel Macron sur les investitures aux législatives.

Cela ressemble à une sortie de crise. Le président du MoDem, François Bayrou, a annoncé vendredi 12 mai un projet d'accord "solide et équilibré" avec La République en marche (LREM), le mouvement d'Emmanuel Macron, sur les investitures pour les législatives de juin, à l'issue d'un bureau politique de crise de sa formation qui a duré huit heures. "Je considère qu’on a progressé et que nous avons abouti à un accord qui apparaît solide et équilibré, qui n’est pas achevé, parce que les équipes du mouvement En Marche nous ont demandé d’attendre demain pour la réponse", a-t-il déclaré.

.@bayrou : "Quel est le point d'équilibre de la majorité ? Nous souhaitons qu'il soit central et pas déséquilibré d'un côté ou de l'autre."

— Mouvement Démocrate (@MoDem) 12 mai 2017

"Nous souhaitons, et c’était le cadre de notre accord, qu’il y ait une majorité dont le point d’équilibre soit central, au centre. Et pas une majorité qui se décentrerait d’un côté ou de l’autre", a-t-il ajouté devant la presse.

"La grande lessiveuse"

Cinq jours après l'élection d'Emmanuel Macron, l'alliance conclue entre son mouvement et le MoDem tanguait sous le poids des critiques des centristes, qui s'estimaient mal représentés dans les investitures rendues publiques jeudi.

Le secrétaire général de LREM Richard Ferrand avait dévoilé les noms des 428 candidats qui porteront les couleurs du mouvement les 11 et 18 juin. Parmi ces candidats, 24 étaient des députés sortants, essentiellement des socialistes et soutiens de la première heure d'Emmanuel Macron. "C'est une opération recyclage du Parti socialiste. La grande lessiveuse", avait dit jeudi soir François Bayrou dans L'Obs, prévenant qu'il ne "laisserait pas faire ça".

Selon le président du MoDem, seuls 35 candidats de son mouvement avaient été investis, au lieu des 120 qu’on lui aurait promis lors de la conclusion de l'alliance avec Emmanuel Macron. "Quand je lui ai apporté mon soutien, il [Macron, NDLR] était à 18 %" des intentions de vote, a souligné le maire de Pau. "Nous l’avons fait élire."

"Petit politicard"

Dès jeudi soir, l'équipe Macron, avec l'annonce de candidats qui, par exemple, n'avaient pas donné leur accord, s'est efforcée d'éteindre la polémique, soulignant qu'il restait une marge de manœuvre.

Hostile à tout "accord d'appareil", Emmanuel Macron, qui souhaite faire de la "politique autrement", a fait une exception pour le MoDem avec lequel il a conclu une alliance en février.

L'enjeu est de taille pour le nouveau président, qui est parvenu à être élu en rassemblant au-delà des partis traditionnels et qui doit transformer cette victoire en majorité afin de mettre en œuvre son programme de réformes.

Le mouvement a laissé provisoirement sans titulaire 148 circonscriptions dans l'espoir notamment de nouveaux ralliements, en particulier d'élus de la droite et du centre, qui pourraient se décider après la nomination d'un Premier ministre issu de leurs rangs.

Un appel du pied qui n'est pas du goût de Christian Jacob, chef de file des députés Les Républicains à l'Assemblée. "L'attitude déplorable de sommer des candidats de choisir rapidement et de rejoindre le camp Macron en courant (...), c'est une attitude, passez-moi l'expression, de petit politicard", a-t-il déclaré sur Europe 1.

Avec Reuters