Au menu de cette revue de presse française, de la politique, à 9 jours du premier tour de la présidentielle. Le Figaro se penche sur la façon dont les candidats appréhendent le vote des musulmans. Libération s'intéresse à leurs propositions en matière de politique pénale. Enfin, la presse revient aussi sur le dernier "combat des tirailleurs sénégalais", qui viennent d'obtenir leur naturalisation française.
À neuf jours du 1er tour de la présidentielle, Le Bourget accueille la 34e Rencontre annuelle des musulmans de France. L’occasion pour Le Figaro de s’intéresser au vote des musulmans. Tous les prétendants à l’Élysée, à l’exception de Marine Le Pen, ont rencontré les responsables du Conseil français du culte musulman (CFCM).
Habituellement à gauche, les musulmans français, déçus par François Hollande, sont aujourd’hui tentés par l’abstention. Un rapport de 2016 de l'lnstitut Montaigne, cité par le quotidien de droite, conteste l’influence et l’existence même d’un "vote musulman". Selon Hakim El Karaoui : "Il n’y a aucune influence organisée des musulmans sur la politique ou alors elle est extrêmement faible. Il y a une différence entre le poids démographique des musulmans et le poids de leur vote". Et Le Figaro regrette également dans son édito que durant la campagne, les candidats de gauche ont des montré des "pudeurs de gazelle quand il s’agit d’évoquer le fondamentalisme islamique".
Libération a de son côté passé au crible "l’élection par la case prison". Le quotidien de gauche dénonce un taux d’occupation jusqu’à 240 %, un état de vétusté extrême, des surveillants à bout … et surtout les propositions des candidats à la présidentielle, qui se cantonnent au tout répressif. "Le champ carcéral est pensé comme un vaste chantier" : Marine Le Pen comme Nicolas Dupont Aignan visent 40 000 nouvelles places en 5 ans, François Fillon 16 000, Emmanuel Macron 15 000. Libération dénonce "l’archaïsme carcéral" et regrette que seuls Benoît Hamon et Jean Luc Melenchon proposent un autre modèle pénal et des peines alternatives.
Mais pour L’Opinion, qu’importent les programmes et les propositions des candidats, le véritable thème de cette élection, c’est le "dégagisme, le renouvellement ou le renouveau". Aucun sujet fort ne se dégage de la campagne, et selon Brice Teinturier, directeur de l’institut de sondage Ipsos, "aucun candidat n’a imposé un thème mais les électeurs ont imposé le leur : le déverrouillage de la classe politique". Et Le Parisien anticipe déjà ce "dégagisme", en titrant "Malheur aux vaincus". La défaite pourrait en effet signifier la fin de leur carrière politique.
Enfin, La Croix raconte le dernier combat remporté par les tirailleurs sénégalais. Vingt-sept d'entre eux seront naturalisés samedi sous les ors de l’Elysée...