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envoyé spécial à Austin (États-Unis) – Austin, la capitale du Texas, accueille du 10 au 19 mars le festival SXSW. Peu connu du grand public en France, il est devenu un véritable phénomène aux États-Unis, où la technologie côtoie la musique et le cinéma.

SXSW : un acronyme qui n’évoque pas grand-chose au grand public français. Il s’agit du South by Southwest, un festival qui mélange joyeusement les genres – technologie, musique, cinéma – depuis plus de trente ans à Austin, la capitale du Texas.

Dans l’ombre de la gigantesque foire aux gadgets qu’est le salon du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, le SXSW s’est lentement fait une place à part dans le paysage tech. On y parle innovation autrement, en mettant davantage l’accent sur l’impact sociétal des technologies que sur la taille des écrans. C’est aussi un lieu qui, depuis quelques années, attire des personnalités de premier plan. Ainsi, en 2016, Barack Obama, alors président des États-Unis, avait choisi le SXSW pour y parler numérique.

France 24 a sélectionné pour vous les quatre raisons de suivre le SXSW.

Un autre regard sur la technologie. À qui appartient Mars ? Qu’est-ce qu’une start-up musulmane ? Ou encore, les développements de l’intelligence artificielle menacent-ils la démocratie ? Il est facile de se perdre dans le dédale des conférences aux titres accrocheurs tant il y en a. Ce foisonnement démontre comme nulle part ailleurs à quel point la technologie peut avoir un impact dans tous les domaines.

Là où le CES fixe les tendances consuméristes de l’année à venir, le SXSW en dit long sur les applications futures et parfois franchement futuristes des technologies.

Joe Biden après Obama. En 2017, Donald Trump ne suivra pas l’exemple de Barack Obama. C’est Joe Biden, son ex-vice-président, qui viendra remplir le rôle de vedette. Il interviendra lors d’une conférence sur la lutte contre le cancer. Un sujet qui lui tient à cœur : son fils – Beau Biden – est décédé d’une tumeur au cerveau. Nul doute, cependant, que l’auditoire s’attendra à quelques digressions politiques au sujet des débuts du nouveau chef de l'État.

James Comey, le directeur du FBI, devait également venir parler des manières de concilier technologie, renseignement et défense de la liberté d’expression. Mais il a annulé sa visite au dernier moment, citant un "conflit d’agenda". Une raison officielle qui n’a pas convaincu grand monde et certains se demandent si la concomitance de cette annulation et les révélations de WikiLeaks sur la CIA ne sont qu’une coïncidence.

Parce que la French Tech, ce n’est pas que le CES. Les deux dernières secrétaires d'État au Numérique Axelle Lemaire et Fleur Pellerin ou encore le candidat à la présidence de la République Emmanuel Macron on fait du CES le rendez-vous à l’international de la French Tech, en se rendant à Las Vegas pour y vanter le savoir-faire tricolore.

Mais Austin accueille aussi une délégation hexagonale de start-up. Elles seront 18 à tenter de capter l’attention des quelque 100 000 visiteurs attendus au SXSW. L’une d’entre elle, 3DRudder, a même été sélectionnée pour présenter son produit – un gamepad pour les jeux en réalité virtuelle qui se contrôle avec les pieds – devant un parterre d’investisseurs lors de la finale d’un concours de start-up.

Parce que Donald Trump a été élu. Le SXSW est historiquement ancré à gauche. Il se veut l’âme créative d’Austin, une ville fière de se présenter comme un îlot démocrate au cœur d’un Texas profondément républicain. Le festival a donc réagi à l’élection de Donald Trump et il est possible de remplir tout son agenda de conférences qui aborderont les 1 001 manières de faire de la résistance au nouveau président.

Le durcissement de la politique migratoire américaine a aussi valu au SXSW son premier scandale. Les organisateurs avaient inclus dans les contrats des artistes étrangers participant au volet musical du festival une clause stipulant, qu’ils se réservaient le droit de contacter les services de l’immigration si ces groupes organisaient des concerts privés, qui n’étaient pas prévus au programme officiel. Cette disposition a entraîné la colère d’un grand nombre de participants, qui ont menacé de ne pas venir. La polémique a finalement poussé les responsables du SXSW à abandonner la clause controversée. Cette affaire aura, en tout cas, démontré à quel point le festival est plus dans l’air du temps qu’un grand nombre d’autres événements à dominante technologique.