
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a estimé que les cyberattaques que la Russie est soupçonnée de mener en France dans le cadre de la campagne présidentielle sont "une forme d'ingérence inacceptable".
Depuis plusieurs semaines, le mouvement En Marche se plaint d'attaques informatiques répétées visant à nuire au bon déroulé de leur campagne pour la présidentielle. Pour les partisans d'Emmanuel Macron, l'origine de ces attaques ne fait pas de doute : elles viennent de Russie. Dimanche 19 février, dans une interview au Journal du Dimanche, le ministre des Affaires étrangères français Jean-Marc Ayrault a également dénoncé "une forme d'ingérence inacceptable".
Le chef de la diplomatie française a déclaré : "Il suffit de regarder pour quels candidats, à savoir Marine Le Pen ou François Fillon, la Russie exprime des préférences, dans la campagne électorale française, alors qu'Emmanuel Macron, qui développe un discours très européen, subit des cyberattaques. Cette forme d'ingérence dans la vie démocratique française est inacceptable et je la dénonce".
"La Russie est la première à rappeler que la non-ingérence dans les affaires intérieures est un principe cardinal de la vie internationale. Et je la comprends. Et bien la France n'acceptera pas, les Français n'accepteront pas qu'on leur dicte leurs choix", a ajouté le ministre.
Déjà mercredi, à la tribune de l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault avait averti que Paris "n'acceptera aucune ingérence que ce soit dans son processus électoral", sous forme de cyberattaques ou de diffusion de fausses informations, venant notamment de Russie. "Il en va de notre démocratie, de notre souveraineté, de notre indépendance nationale".
Des scrutins importants sont prévus en Europe en 2017, notamment en Allemagne et en France, et de nombreux experts, responsables de services de renseignement et responsables politiques, accusent Moscou de vouloir, via des cyberattaques sophistiquées et des campagnes de désinformation, en influencer les résultats.
Une séance exceptionnelle du Conseil de défense, sous l'égide du président François Hollande, est prévu la semaine prochaine pour renforcer les mesures de protection contre ce genre de menace.
Avec AFP