Le parquet national financier, chargé de l'enquête ouverte sur des soupçons d'emplois fictifs de l'épouse de François Fillon, a annoncé jeudi qu'il n'envisageait pas, "en l'état", de classer l'affaire sans suite.
Le rapport de la police concernant l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs de Penelope Fillon a été remis mercredi au parquet national financier (PNF), qui n'envisage pas "en l'état" de classement sans suite, a annoncé jeudi 16 février le parquet.
"Les nombreux éléments déjà recueillis ne permettent pas d'envisager, en l'état, un classement sans suite de la procédure", a indiqué le parquet dans un communiqué, ajoutant que "les investigations vont se poursuivre".
Deux options restent donc offertes au ministère public : citer directement des protagonistes devant un tribunal correctionnel ou ouvrir une information judiciaire en confiant la poursuite des investigations à des juges d'instruction, seuls habilités à placer un acteur du dossier sous le statut intermédiaire de témoin assisté ou à prononcer d'éventuelles mises en examen.
François Hollande entre dans le débat
François Fillon a réagi à l'annonce du PNF jeudi, déplorant auprès du Figaro qu'il n'y ait "rien de nouveau, ni poursuite ni mise en examen [dans l'annonce du PNF], mais plutôt un "acte de communication qui nourrit le feuilleton médiatique". L'ancien Premier ministre, dont la campagne est plombée par cette enquête, s'est engagé à se retirer de la course à la présidentielle en cas de mise en examen.
Sur BFMTV, le député LR Bernard Debré a demandé au PNF de "suspendre" son enquête le temps de la campagne. Un autre soutien de François Fillon, le député Damien Abad, considère de son côté que cette décision n'est pas une "information nouvelle" et réclame "le respect du temps de la campagne", rapporte Le Figaro.
Le président de la République a également fait une sortie remarquée, s'exprimant jeudi après-midi pour la première fois sur le sujet. "L'exemplarité, ça vaut pour tout et si, au sommet de l'État, il n'y a pas cette exemplarité, comment donner confiance, comment appeler à l'effort, comment donner des perspectives à notre pays ?", s'est interrogé François Hollande lors d'un discours sur la politique de la Ville à Rennes.
Enquête pour détournements de fonds publics et abus de biens sociaux
Le PNF a ouvert le 25 janvier une enquête préliminaire pour détournements de fonds publics et abus de biens sociaux à la suite de soupçons d'emplois fictifs de l'épouse de François Fillon, le candidat de la droite à la présidentielle.
Les avocats du couple Fillon ont réaffirmé jeudi que le parquet national financier n'était pas compétent et violait le principe de la séparation des pouvoirs. "Nous maintenons que l'enquête se déroule en violation des règles de compétence du parquet national financier et, plus grave encore, du principe de la séparation des pouvoirs", écrivent Me Antonin Levy et Me Pierre Cornut-Gentille dans un communiqué, estimant que le parquet n'a "pas d'éléments suffisants pour requérir des poursuites".
Avec AFP