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Ban Ki-moon rencontre de nouveau le chef de la junte

Ban Ki-moon a de nouveau rencontré le chef de l'opposante birmane. Reçu par le chef de la junte militaire birmane, vendredi, le secrétaire général de l'ONU n'a pas obtenu de réponse quant à une rencontre avec Aung San Suu Kyi.

REUTERS - Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a été reçu vendredi par le chef de la junte militaire birmane, Than Shwe, qui n'a pas répondu pour l'instant à sa demande de pouvoir rencontrer Aung San Suu Kyi, chef de file de l'opposition.

"Il m'a dit qu'elle était en procès. J'ai souligné que je tenais à la rencontrer en personne", a expliqué Ban Ki-moon aux journalistes, à l'issue de son entretien avec le chef de la junte, qui a duré près de deux heures. "J'attends qu'ils étudient la demande et me répondent", a-t-il ajouté.

A son arrivée en Birmanie, Ban Ki-moon n'avait pas caché son intention de demander à pouvoir rencontrer pendant sa visite de 48 heures Aung San Suu Kyi, qui est détenue et en procès pour avoir enfreint les règles de son assignation à résidence à Rangoun. Selon l'opposition, ce procès est une manoeuvre du régime pour exclure la prix Nobel de la paix des élections législatives pluralistes qui doivent se tenir l'année prochaine.

Le procès de l'opposante, âgée de 64 ans, a été ajourné vendredi d'une semaine - jusqu'au 10 juillet - officiellement en raison d'une erreur administrative, a fait savoir son avocat. "Aung San Suu Kyi a été surprise par cette décision", a dit l'avocat, Nyan Win, à la presse.

La dirigeante de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) a passé 14 des 20 dernières années en détention, la plupart du temps en résidence surveillée dans sa villa de Rangoun, au bord d'un lac. Pendant la durée de son procès, elle est incarcérée dans une dépendance de la prison d'Insein à Rangoun.

Ban Ki-moon, au cours de son entretien avec l'homme fort du régime, a réclamé la libération de l'ensemble des risonniers
politiques avant les élections, et l'ouverture d'un véritable dialogue entre la junte et les partis de l'opposition.

Rencontre avec des membres de la LND

"Ces élections doivent être crédibles, honnêtes, légitimes, et ne doivent exclure personne", a dit Ban. "On m'a assuré que les autorités birmanes feraient en sorte qu'elles soient honnêtes, libres et transparentes".

Ban Ki-moon a rencontré l'homme fort du pays, qui n'a guère de contacts avec la communauté internationale, dans ses luxueux bureaux de Nayppydaw, la nouvelle capitale birmane, construite à la hâte en 2005 sur le plateau de Shan, dans l'intérieur du pays.

Adoptant un ton très diplomatique, Ban Ki-moon, qui effectue là ce qu'il considère lui-même comme une "mission difficile", a loué les contributions de Than Shwe en faveur de la paix, de la prospérité et de la démocratie. 

"Je vous remercie pour votre invitation. Je suis heureux d'être ici et de constater que vous êtes en bonne santé, depuis la dernière fois que je vous ai vu", a dit Ban au général, âgé de 76 ans, qui, en uniforme kaki, arborait ses médailles.

"J'aimerais contribuer à faire avancer votre pays et j'apprécie votre engagement à le faire progresser", a dit le secrétaire général de l'Onu, souriant et serrant la main de celui qui dirige le régime militaire depuis 17 ans.

Outre Than Shwe, Ban devait rencontrer à Naypyidaw des représentants des "partis politiques enregistrés", dont ceux de la LND d'Aung San Suu Kyi.

L'enjeu de la visite est grand et le risque d'échouer est important pour Ban Ki-moon, qui se trouve aujourd'hui à la moitié de son mandat de cinq ans à la tête des Nations unies.

Car il fait face à une salve de critiques de ses détracteurs qui estiment que son approche discrète de la fonction n'apporte
pas les résultats escomptés. Selon des diplomates de l'Onu, le Sud-Coréen entend leur prouver le contraire.