Une journaliste irakienne réputée a été enlevée à son domicile, lundi soir, à Bagdad, par plusieurs hommes armés. Afrah al-Kaïssi, très engagée, a écrit de nombreux articles sur la corruption dans le pays.
Une journaliste irakienne a été enlevée par des individus armés, lundi 26 décembre dans la soirée, à son domicile de Bagdad, ont rapporté la police et ses proches.
Afrah al-Kaïssi a été kidnappée dans le quartier à prédominance sunnite de Saïdia, dans le sud de la capitale irakienne, où elle vivait avec sa famille, selon le directeur de l’Observatoire irakien de la liberté de la presse, Ziad al-Adjili. Huit hommes armés ont fait irruption chez elle. Ils étaient habillés en civil et se sont fait ouvrir en prétendant appartenir aux forces de sécurité. Ils ont ligoté son fils, a ajouté Ziad al-Ajili.
Afrah al-Kaïssi, très impliquée dans la défense des droits des femmes irakiennes, a écrit à de nombreuses reprises sur la corruption au sein des institutions étatiques, via des éditoriaux à tonalité satirique publiés par plusieurs journaux. Lundi, elle avait d'ailleurs publié sur ce site irakien un cinglant article dans lequel elle s'en prenait aux bandes et groupes armés irakiens "qui agissent en toute impunité". Elle travaille aussi pour le journal à capitaux saoudiens Achark al Aoussat.
Le Premier ministre irakien, Haïdar al Abadi, a ordonné l’ouverture d’une enquête sur son enlèvement.
L’Irak est l’un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes. Il apparaît en deuxième position, après la Somalie, dans l’indice mondial de l’impunité en 2016, établi par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), qui calcule le ratio de meurtres restés impunis sur une période de dix ans par rapport à la population de chaque pays.
Avec AFP et Reuters