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"L'échec sinistre des Occidentaux à Alep"

Au menu de cette revue de presse internationale, jeudi 1er décembre, la situation tragique des civils à Alep-Est, le retour des tensions entre la France et le Rwanda, et la sortie de Charlie Hebdo en Allemagne.

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On commence cette revue de presse internationale à Alep-Est, en Syrie, où l'intensification des frappes a fait au moins 21 morts, hier, dont 2 enfants, tandis que 50 000 personnes ont fui les quartiers rebelles.
«Les Syriens qui fuient tentent d’obtenir de l’aide au milieu des bombardements», titre The Wall Street Journal, qui montre certains d’entre eux, réfugiés dans la partie de la ville contrôlée par le régime, tendant les bras pour recevoir des rations de nourritures envoyées par la Russie - qui appuie, dans le même temps, l’offensive des troupes de Bachar El Assad. Cette intensification des bombardements a amené l’ONU à mettre en garde contre le risque de voir la ville se transformer en un «gigantesque cimetière» - «un cri d’alarme» à la Une de L’Orient Le jour, qui rapporte que le patron des opérations humanitaires des Nations Unies a appelé à l’aide le Conseil de sécurité, réuni en urgence à la demande de la France. «Mais les ambassadeurs des quinze pays, écrit le quotidien libanais, ont dressé un constat d’impuissance, les Occidentaux rejetant la faute sur la Russie».
L’Occident dont The Guardian dénonce ce matin «l’échec sinistre» à Alep, théâtre d’un «nouvel exode». Le journal dénonce une «stratégie de bombardements indiscriminés, de terreur de destruction». «L’impuissance des institutions onusiennes est patente», alors que «la machine de propagande russe tourne à plein régime», accuse le journal, qui rappelle la façon dont Moscou et le gouvernement syrien présentent leurs agissements comme «la libération d’une population décrite comme l’otage des terroristes islamistes». ««Terroriste», rappelle The Guardian, est le mot employé par le régime pour qualifier l’opposition à Assad depuis le soulèvement de 2011» - «une révolution qui s’est transformée en guerre civile après que Damas a décidé de recourir à la force militaire, aux missiles, aux barils de bombes et aux armes chimiques contre sa propre population. A l’été 2015, Assad semblait sur le point de tomber, et c’est alors que la Russie est intervenue». «Le destin d’Alep est une humiliation pour l’ONU, et sa chute sera une victoire sans équivoque pour la Russie. Alep s’apprête à rejoindre la liste infamante de ces villes synonymes de crimes de guerre commis sous le regard impuissant du monde: Srebrenica, Grozny, et même Guernica. Une fois de plus, c’est «plus jamais ça». Les conséquences de ce qui est en train de se produire, à la fois sur la radicalisation et sur l’équilibre des forces dans la région, sont difficiles à mesurer - mais elles ne seront pas bonnes».
Il est aussi beaucoup question, du côté de la presse française, de la décision du Rwanda d’ouvrir une enquête sur le rôle d’une vingtaine d’officiers français dans le génocide de 1994. D’après Le Monde, l’identité de ces militaires n’ pas été divulguée par le procureur général rwandais, qui a annoncé cette décision en début de semaine. Une décision qui risque de rallumer les tensions qui opposent les deux pays depuis 22 ans, selon le journal, qui raconte que depuis que l’actuel président Kagamé a chassé, en juillet 1994, le régime extrémiste hutu et mit fin au génocide, il   reproche à la France son implication avant, pendant et après les massacres. En 2006, rappelle le Monde, Kigali avait temporairement rompu ses relations avec Paris lorsque le juge Jean-Louis Bruguière, chargé de l’enquête sur le crash de l’avion du président Juvénal Habyarimana, qui avait été l’événement déclencheur du génocide, avait réclamé que Paul Kagamé soit jugé pour son rôle dans la mort de ce dernier, et le président rwandais avait alors répliqué en accusant la France d’avoir formé les militaires qui se sont livrés au génocide.
Si la liste nominative des personnes soupçonnées par Kigali n’est pas encore connue, Libération estime que l’on peut cependant «avancer qu’on y retrouvera les noms évoqués récemment par la Commission rwandaise de lutte contre le génocide», qui a publié le 1er novembre dernier une liste de 22 officiers français impliqués, selon elle, dans le génocide. Parmi les noms cités, celui de Paul Barril, l’ex-gendarme de l’Elysée devenu mercenaire, qui fait également l’objet d’une infromation judiciaire au pôle génocide du tribunal de grande instance de Paris, selon Libé, pour «complicité dans le génocide (rwandais) de 1994». «Bref, en France aussi, écrit le journal, des juges s’interrogent sur le rôle de certains Français dans le génocide qui s’est déroulé au Rwanda. La seule question qui mérite attention: savoir si Paul Barril, agissait en électron libre ou en service commandé».
Un mot, pour terminer, du lancement, aujourd’hui, d’une version allemande de Charlie Hebdo. Le site de France Info nous apprend que ce premier numéro en allemand a été tiré à 200 000 exemplaires. Un numéro de seize pages, qui reprend la maquette française, avec des traductions de textes et de dessins, mais aussi des contenus spécifiques pour l'Allemagne. A la Une: Angela Merkel assise sur des toilettes, le pantalon baissé, un exemplaire de Charlie Hebdo dans les mains. Un dessin signé  Riss, qui reprend un dessin de Charb, qui a été tué dans l'attentat qui a coûté la vie à douze personnes en janvier 2015. Le slogan, en allemand, na sicher:  «Charlie Hebdo, le journal qui détend»…
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