Passé à un souffle de battre l'Australie la semaine passée, le XV de France a de nouveau fait honneur au maillot frappé du coq, samedi 26 novembre, face à la Nouvelle-Zélande. Battus, les Bleus l'ont été, certes (19-24), mais avec les honneurs face aux double-champions du monde en titre. Dans un Stade de France plein à craquer (78 500 spectateurs) malgré le froid presque hivernal de cette fin novembre, les Français ont effacé en partie le douloureux souvenir de la Coupe du Monde 2015, où ce même XV avait explosé face aux All Blacks (62-13).

Cette fois, les Bleus de Guy Novès ont répondu présent dès le coup d'envoi, en s'installant d'entrée dans les 22 mètres néo-zélandais. Une domination territoriale marquée par une pénalité obtenue très tôt, et jouée en touche... sans succès. Mais comme très souvent, les All Blacks n'ont pas attendu très longtemps pour briller. Sur leur première possession significative, les visiteurs ont frappé. Savea s'est rappelé au bon souvenir des supporters français en déchirant le rideau bleu puis, après une course de 50 mètres, a servi Dagg, qui a filé dans l'en-but (0-5, 7e minute). Un essai que s'est chargé de transformer le métronome néo-zélandais Beauden Barrett, 100 % au pied samedi soir (0-7, 8e).

Sonnés, les Français ont tout de même remis le bleu de chauffe. Et dès la minute suivante, ils ont failli débloquer le compteur. Sur une superbe passe après contact de Fofana pour Ollivon, Lamerat a initié un beau mouvement côté gauche avant de transmettre à Lopez. L'ouvreur clermontois a échoué à cinq mètres de la ligne (9e).

Machenaud concrétise les belles intentions

Puis, sur leur deuxième incursion dans le camp bleu, les All Blacks ont une nouvelle fois fait preuve de leur incroyable pragmatisme, en ajoutant trois points au compteur par Barrett, sur une pénalité plein axe, à 40 mètres (0-10, 17e).

Mais cette fois encore, les Français n'ont pas abdiqué. Cinq minutes plus tard, Nakaitaci s'est offert une belle échappée dans le camp néo-zélandais, évitant trois plaquages, avant de se faire finalement reprendre et de commettre un en-avant à cinq mètres de la ligne (22e).

Malheureux dans le jeu, les Bleus ont finalement trouvé leur salut au pied, puisque la botte de Machenaud a permis au XV de France de recoller par deux fois (26e, 40e), et de rentrer aux vestiaires avec quatre petits points de retard (6-10).

Double coup de grâce

Dès la reprise, les Bleus ont enchaîné sur le même rythme, faisant très vite le siège de l'en-but néo-zélandais. Puis, le coup de poignard... Sur une transmission mal assurée à cinq mètres de la ligne des Blacks, Barrett s'est saisi du ballon puis, au terme d'une course de 80 mètres en solitaire, est venu aplatir entre les poteaux dans un silence de cathédrale. Puis il s'est chargé de la transformation (6-17, 42e).

Malgré ce nouveau coup dur, les Français ont repris leur marche en avant, et ont vu leurs efforts concrétisés grâce à une grosse percée d'Atonio, qui a obtenu une pénalité dans l'axe, à 35 mètres. Un beau mouvement récompensé par trois nouveaux points, passés cette fois par Serin, entré en jeu à la place de Machenaud (9-17, 49e).

Mais, comme à leur habitude, les All Blacks ont su appuyer sur l'accélérateur au bon moment. Dès leur retour dans les 22 mètres français, ils ont inscrit un nouvel essai, cette fois en force par leur pilier Charlie Faumuina, entré en jeu quelques minutes plus tôt. Essai transformé ensuite par Barrett (9-24, 57e)

Picamoles pour l'honneur

Douché, une fois encore, l'enthousiasme des Bleus n'en a pas pour autant disparu. Sur l'engagement, les Français ont bousculé le rideau défensif adverse, pour venir de nouveau échouer à un mètre de l'en-but. Mais cette fois, la mêlée a souri aux hommes de Guy Novès : après une énorme poussée des avants, Serin a rapidement joué une pénalité pour Picamoles, qui a aplati sous les vivats de la foule. Et Serin a transformé (16-24, 61e).

En toute fin de match, Serin, sur un nouveau coup de pied, a même offert aux Bleus l'occasion de revenir à cinq points des All Blacks (19-24, 77e). Mais au pied du mur, les visiteurs ont parfaitement su garder le ballon et décrocher un succès empreint de pragmatisme. Frustrant, au final, pour ce XV de France audacieux et inspiré, qui aura tout de même prouvé que son renouveau, un an après le fiasco du Mondial-2015, n'est pas qu'un feu de paille. Rendez-vous est pris pour le mois de février, prochaine échéance des Bleus avec l'ouverture de l'édition 2017 du Tournoi des VI Nations.

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