Une partie de la population de Haïfa a passé la nuit loin de chez elle après l'évacuation de dizaines de milliers d'habitants fuyant les feux de végétation qui ont à nouveau nourri la suspicion entre une partie de l'opinion israélienne envers la communauté arabe.

Entre 50 000 et 60 000 personnes ont été évacuées, jeudi 24 novembre, à Haïfa, troisième ville d'Israël, en raison des feux de végétation, qui se succèdent dans le pays depuis trois jours, a déclaré à l'AFP la porte-parole de la municipalité, Or Doron.

Les flammes ont gagné les quartiers centraux de la ville du nord d'Israël, qui compte 300 000 habitants. Les écoles et universités sont en cours d'évacuation, les autorités pénitentiaires se préparent à transférer les détenus de deux prisons et des patients d'un hôpital gériatrique ont été déplacés.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a prévenu, que les autorités traiteraient comme un "acte de terrorisme" tout incendie volontaire. La veille, le Premier ministre avait évoqué des causes "naturelles et non naturelles" pour expliquer l'origine de ces feux de forêt.

François Hollande a par ailleurs demandé au ministre de l’Intérieur l’envoi en urgence de capacités aériennes de lutte contre le feu en Israël, pour aider les autorités à faire face aux incendies. L'Élysée assure que trois avions de la Sécurité civile partiront dans les meilleurs délais.

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Causes "naturelles et non naturelles"

Le maire de Haïfa, Yona Yahav, s'est dit inquiet pour sa ville. "Chaque quartier est situé au milieu des forêts et même si nous en sommes fiers, c'est un problème aujourd'hui", a-t-il déclaré sur la deuxième chaîne israélienne. Et d’ajouter : "Il y a quatre foyers d'incendie majeurs pour le moment".

De nombreuses habitations ont été endommagées ou détruites par les incendies qui balaient le centre et le nord d'Israël depuis plusieurs jours mais aucun décès ni blessé grave n'a été signalé jusqu'ici.

Le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Gilad Erdan, a affirmé à la radio militaire que près de la moitié des incendies étaient volontaires mais la police a affirmé n'avoir, à ce stade, aucun élément probant pour confirmer cette hypothèse. Quatre personnes interpellées mercredi car soupçonnées d'avoir déclenché un incendie près de Jérusalem ont été relâchées, faute de preuves.

Les feux, alimentés par une sécheresse exceptionnelle et un vent d'Est, menacent également d'autres régions comme la Cisjordanie occupée. La Grèce, Chypre, la Croatie, la Turquie et la Russie ont offert leur aide à l'État hébreu pour combattre les incendies.

Avec AFP et Reuters