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Suite à l'expulsion de Zelaya, Obama s'est dit "très préoccupé" et le président vénézuélien Chavez a annoncé avoir placé son armée en état d'alerte. La Cour suprême a déclaré que l'arrestation avait été faite sur ordre de la justice.

Alors que le président du Honduras, Manuel Zelaya, a été conduit de force au Costa Rica dimanche par des militaires, le président vénézuélien Hugo Chavez a assuré qu'il ferait tout pour "faire échouer" le putsch.

Il a annoncé avoir placé l'armée vénézuélienne en état d'alerte et assuré qu'il pourrait intervenir militairement si l'on s'en prenait à l'ambassadeur du Venezuela au Honduras. Des soldats honduriens, a-t-il dit, ont enlevé l'ambassadeur
de Cuba et ont passé à tabac l'ambassadeur du Venezuela, l'abandonnant sur le bas-côté, au cours de leur putsch.

De son côté, la Maison Blanche a déclaré que les Etats-Unis n'étaient en aucune manière derrière ces événements. "Il n'y a eu aucune implication américaine dans les actes qui ont visé le président Zelaya", a assuré à Reuters un responsable à la Maison Blanche.

Le président américain Barack Obama s'est dit dimanche "très préoccupé" après des informations faisant état de "l'arrestation" par des militaires puis de "l'expulsion" du président hondurien Manuel Zelaya, a annoncé la Maison Blanche dans un communiqué.

"Conflits et tensions doivent être résolus pacifiquement à travers un dialogue libre, sans ingérence extérieure", a ajouté le président américain.

"Une violation inacceptable de l'ordre constitutionnel"

"L'UE condamne fermement l'arrestation du président constitutionnel de la République du Honduras par les forces armées", a pour sa part déclaré à la presse le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Kohout, dont le pays préside actuellement le Conseil de l'Union européenne.

 

"Cet acte constitue une violation inacceptable de l'ordre constitutionnel au Honduras. L'UE appelle à la libération immédiate du président et un retour rapide à la normalité constitutionnelle", a-t-il ajouté.

 
 La France a réclamé que l'ordre constitutionnel et la démocratie soient rétablis au plus vite au Honduras. "La France condamne avec la plus grande fermeté le coup d’Etat qui vient de se produire au Honduras. L'ordre constitutionnel doit être rétabli dans les meilleurs délais", a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevallier.

 

"La France invite toutes les parties en présence à agir dans le respect des principes et des valeurs de la démocratie" car "l’avenir du Honduras est en effet indissociable de la démocratie et toute évolution contraire à ses normes constituerait un grave recul pour ce pays", a-t-il ajouté.

Un "retour à la barbarie"

La présidente argentine Cristina Kirchner quant à elle a qualifié le coup d'Etat au Honduras de "retour à la barbarie" en Amérique latine et exigé que le président Manuel Zelaya "soit rétabli dans ses fonctions".

   

"Ceux qui appartiennent à ma génération savent ce que cela signifie : je n'hésite pas à qualifier cela de retour à la barbarie", a déclaré Mme Kirchner à la presse, se disant "extrêmement préoccupée par la situation au Honduras".

"C'est un moment très sombre qui nous rappelle les pires moments de l'histoire de l'Amérique latine", a-t-elle ajouté faisant allusion aux nombreux coups d'Etat qui ont eu lieu dans les pays sud-américains pendant des décennies.

De son côté, la Cour suprême du Honduras a déclaré que Manuel Zelaya avait été conduit de force au Costa Rica sur ordre de la justice. "Les événements d'aujourd'hui ont pour origine un ordre judiciaire émis par un juge compétent", précise la plus haute instance judiciaire du pays, dans un communiqué lu par son porte-parole Danilo Izaguirre.

Manuel Zelaya avait convoqué dimanche une consultation populaire jugée "illégale" par la Cour suprême.