
Suite à un coup de force de militaires, le président hondurien Manuel Zelaya, qui se trouve désormais au Costa Rica, a déclaré sur une télé vénézuelienne avoir été "kidnappé". Plusieurs ministres auraient également été arrêtés.
AFP - Au moins huit ministres du président du Honduras, Manuel Zelaya, dont la ministre des Affaires étrangères, ont été arrêtés, a-t-on appris dimanche au sein du gouvernement à Tegucigalpa.
M. Zelaya a été arrêté à son domicile dimanche matin puis conduit de force au Costa Rica par des militaires, alors qu'il était sur le point d'organiser ce dimanche une consultation populaire, jugée illégale par la Cour suprême, sur une révision de la Constitution l'autorisant à briguer un deuxième mandat.
La ministre des Affaires étrangères, Patricia Rodas, très proche de M. Zelaya, a été arrêtée tout comme le secrétaire particulier du président, Eduardo Enrique Reina, a indiqué à l'AFP un haut fonctionnaire des Finances, Armando Sarmiento.
M. Zelaya, élu en janvier 2006 sous les couleurs conservatrices, avait ensuite opéré un net virage à gauche après son élection et s'était rapproché des dirigeants de gauche antilibéraux de la région comme M. Daniel Ortega, président du Nicaragua, ou le président vénézuélien Hugo Chavez.
Elu pour un mandat de quatre ans non renouvelable, il avait convoqué les électeurs dimanche pour ouvrir la voie à une révision de la Constitution afin de pouvoir briguer un deuxième mandat aux élections générales prévues le 29 novembre.
Cette consultation s'annonçait dans un climat de crise politique, M. Zelaya ayant lui-même forcé jeudi l'entrée d'une base militaire pour récupérer les urnes qui y étaient entreposées, devant l'hostilité déclarée des militaires face à son projet.
La veille, M. Zelaya avait limogé le chef d'état-major général, le général Romeo Vasquez, devant le refus des militaires de distribuer le matériel de vote pour cette consultation déclarée illégale par la Cour suprême de justice du Honduras.
Jeudi matin, des troupes avaient été déployées dans la capitale, ce qui avait fait craindre un soulèvement militaire, même si l'armée avait alors assuré vouloir seulement garantir l'ordre public.