
Les militants des cinq candidats à la présidentielle ivoirienne du 25 octobre 2025. © David Rich, studio graphique FMM
Dans un quartier d’Abidjan, derrière de hauts murs ornés de barbelés, une villa cossue gardée par des agents de sécurité. Des militants s’activent avant leur départ pour les derniers meetings de leur candidat, Ahoua Don Mello, à deux jours de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire.
Ces "bureaux temporaires" ont été prêtés par l’un de nos soutiens, indique l’un d’eux. Plusieurs jeunes sont présents dont Yvana Tchalla, 23 ans, qui a fait le déplacement depuis la France pour participer à la campagne.
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Ahoua Don Mello pour “une une gauche de rupture”
"Ahoua Don Mello incarne une gauche de rupture, une gauche environnementale, une gauche qui parle aux jeunes, aux démunis, aux femmes. C’est pour ces raisons que je le soutiens", explique la jeune femme.
Allié historique de Laurent Gbagbo, Ahoua Don Mello s’est déclaré candidat contre l’avis de l’ancien président, inéligible du fait d’une condamnation judiciaire. Il espère néanmoins fédérer ses soutiens lors de la présidentielle du 25 octobre.
Ses militants veulent y croire : “Rien n'est encore joué. M. Ahoua Don Mello va remporter les élections au soir du 25 octobre 2025 parce que les Ivoiriens veulent le changement !”, assène l’un d’eux.

Simone Ehivet pour son "expérience" et sa "résilience"
Ahoua Don Mello n’est pas le seul à convoiter l’héritage de Laurent Gbagbo. Son ex-femme Simone Ehivet compte elle aussi sur les soutiens de l’ancien président.
"De par son expérience, son message, elle rassemble plus d'Ivoiriens. Parce que c'est un visage qu'ils connaissent" souligne une membre de son parti rencontrée lors d’un meeting à Yopougon, fief historique de Laurent Gbagbo. "C'est quelqu'un qui nous a montré sa résilience, son amour pour le pays et qui a toujours privilégié le dialogue", poursuit-elle.
L’ancienne Première dame de Laurent Gbagbo compte désormais s’imposer en solo à la tête de sa propre formation politique le Mouvement des générations capables (MGC). “Les hommes en ont assez fait et ils n'ont pas toujours bien fait. Donc une femme, ça peut changer la donne”, souligne la militante du MGC.
Henriette Lagou, "candidate centriste" et "rassembleuse"
Cette position est aussi celle d’Henriette Lagou, l’autre candidate du scrutin. "L’heure des femmes a sonné !" aime à scander l’ex-ministre de la Famille, de la femme et de l'enfant sous Laurent Gbagbo. Ses soutiens vantent son positionnement modéré, une carte maîtresse, selon eux, pour fédérer la population ivoirienne.
“C’est une candidate centriste, ni de gauche, ni de droite, donc elle n’a pas de parti pris. Elle veut que tout le monde se comprenne et s'entende, que tout le monde s'unisse”, explique Kouassi Kouadio Grégoire, l’un de ses directeurs régionaux de campagne, avant le dernier meeting de la candidate à Yopougon.

Jean-Louis Billon, "une nouvelle génération"
De son côté, l’ancien ministre du commerce Jean-Louis Billon a choisi de clôturer sa campagne dans sa ville natale, Bouaké, dans le centre du pays. Ancien haut cadre du PDCI (Parti démocratique de Côte d'Ivoire), Jean-Louis Billon est également un homme d’affaires influent, à la tête d’un des plus gros groupes agro-industriels du pays. "Sur le plan économique, je pense que Monsieur Billon peut apporter beaucoup de choses", souligne l’un de ses partisans Koffi Yao.
À 60 ans, celui qui a promis de renforcer la part du secteur privé dans l’économie ivoirienne est le plus jeune des cinq candidats. “C’est le candidat idéal parce qu’il ose le changement. Et c’est la nouvelle génération à laquelle nous aspirons, juste une nouvelle génération”, assène Diomande Ben Sinaly, un autre de ses soutiens, venu l’applaudir à son meeting.
Notre dossier complet sur l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire
Alassane Ouattara, "le développement tant rêvé"
Enfin, à Abobo, fief du président Alassane Ouattara à Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire, une grande fête était organisée en soutien au chef d’État ivoirien. Des dizaines de bus ont été affrétés pour l’occasion pour acheminer les partisans vers le "Village Alassane Ouattara" installé sur l’immense rond-point de la mairie.
"Avec Alassane Ouattara, nous avons des infrastructures, des universités, des centres de santé", vante Kadhy Sylla.
La jeune femme n’a aucun doute sur l’issue du scrutin : "Nos chances sont de 99,99 %” lance-t-elle d’un air amusé. Avec le développement tant rêvé pour la Côte d'Ivoire, il n'y a pas match. Que les autres candidats se préparent pour les prochaines élections. Mais ces élections là, c'est ADO ou rien."

