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Venezuela : opposition appelle à la grève générale, Maduro menace de recourir à l’armée

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mercredi à travers le Venezuela contre le président Nicolas Maduro. L'opposition appelle à la grève générale vendredi, tandis que le gouvernement menace d’envoyer l’armée.

Au Venezuela, les partisans de l'opposition ont défilé en masse, mercredi 26 octobre, pour demander le départ du président socialiste Nicolas Maduro et appellent à la grève générale vendredi 28 octobre, ainsi que qu’à une "marche pacifique" en direction du palais présidentiel, le 3 novembre. Le gouvernement, qui dénonce un coup d’État, a indiqué que les entreprises qui appliqueraient à cet appel à la grève seront occupées "par les travailleurs et les forces armées".

Pour l’opposition, qui a réussi à mobiliser une foule très nombreuse dans la capitale du pays, le temps presse, explique Julien Gonzalez, le correspondant RFI pour France 24 au Venezuela : "Si le referendum révocatoire se tient avant le 10 janvier 2017 et s’il est couronné de succès, une nouvelle élection présidentielle sera organisée. Après [le 10 janvier], même en cas de victoire de l’opposition, le président désignera son successeur et le parti socialiste restera au pouvoir."

Au moins 20 blessés, plus de 200 arrestations

Ces deux prochaines mobilisations montre que la mobilisation ne faiblit donc pas, en dépit des violences qui ont émaillé les manifestations de mercredi. Plus de 20 personnes ont été blessées, dont quatre par balles, selon un bilan établi par Foro Penal, une ONG de défense des droits de l'Homme. Cette association a comptabilisé 208 personnes arrêtées à travers le pays, dont 119 toujours détenues mercredi soir.

Le pouvoir a fait état d'un policier tué par balles ainsi que de deux policiers blessés et affirme que ces violences sont le fait de manifestants qui auraient dérapé, ce qui n’a pas été confirmé par la direction régionale de la police.

Les deux camps s’accusent de coup d’État

Les antichavistes exigent le départ de Nicolas Maduro, élu en 2013 et dont le mandat expire en 2019, le jugeant notamment responsable de la crise économique. Ils sont déjà parvenus le 25 octobre à faire adopter par le Parlement, où l’opposition est majoritaire, l'ouverture d'un procès en destitution contre le président, qu'elle accuse de "coup d'Etat".

En réponse à cette initiative, qu'il a lui aussi qualifiée de "coup d'Etat", Nicolas Maduro a réuni un Conseil national de défense, regroupant des représentants des différents pouvoirs (législatif, judiciaire, armée) et appelé à se pencher sur les menaces contre la nation.

Avec AFP et Reuters