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Yémen : après 18 mois d'offensive saoudienne, un espoir de trêve

L'ONU a annoncé lundi l'instauration d'un cessez-le-feu renouvelable de 72 heures sur l'ensemble du Yémen, à partir du 19 octobre au soir, après avoir reçu des engagements de la part de toutes les parties concernées par le conflit.

L'ONU a annoncé lundi avoir a reçu l'engagement de toutes les parties au Yémen pour l'instauration d'un cessez-le-feu renouvelable de 72 heures sur l'ensemble du pays, à partir de mercredi, dans l'espoir de régler un conflit meurtrier qui dure depuis mars 2015.

Cette trêve entrera en vigueur mercredi 19 octobre à 23h59, heure locale, a indiqué l’émissaire de l'ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed.

Cesser "les activités militaires de toute nature"

Dans un communiqué, le médiateur onusien présente la nouvelle trêve comme une "reprise de la cessation globale des hostilités" qui avait été mise en place le 10 avril 2016, mais avait ensuite volé en éclats.

Il souligne que cette nouvelle trêve "épargnera à la population yéménite de nouvelles effusions de sang et permettra d'étendre la livraison de l'aide humanitaire".

Il rappelle que selon les termes de la trêve d'avril, les belligérants "ont obligation de permettre un accès humanitaire libre et sans entraves" et de cesser "les activités militaires de toute nature".

Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, qui lutte contre les rebelles chiites Houthis avec le soutien d'une coalition militaire sous commandement saoudien, avait annoncé auparavant avoir accepté un cessez-le-feu de 72 heures, susceptible d'être prolongé.

Les rebelles n'ont pas encore réagi à l'annonce du cessez-le-feu, le sixième depuis le début en mars 2015 de ce conflit. Les cinq précédentes trêves avaient volé en éclats.

Un projet de résolution

Le médiateur demande "à toutes les parties yéménites, aux pays de la région et à la communauté internationale de promouvoir le plein respect de cette cessation des hostilités et de s'assurer qu'elle aboutit à mettre fin de manière permanente et durable au conflit".

Des négociations de paix interyéménites ont été suspendues le 6 août après trois mois de pourparlers infructueux à Koweït, sous l'égide de l'ONU.

Les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'ONU avaient appelé dimanche à Londres les belligérants au Yémen à décréter un cessez-le-feu au plus vite. Vendredi, Londres avait annoncé qu'il présenterait un projet de résolution au Conseil de sécurité appelant à la reprise des pourparlers de paix. Mais l'ambassadeur britannique à l'ONU Matthew Rycroft avait ensuite indiqué lundi qu'il attendrait le résultat des derniers efforts de médiation de l'ONU pour déposer son texte.

La guerre au Yémen, le plus pauvre de la péninsule arabique, a fait plus de 6 900 morts et déplacé au moins trois millions de Yéménites depuis l'entrée en action, en mars 2015, de la coalition sous commandement saoudien.

Le 8 octobre, un raid aérien de cette coalition menée par Ryad a fait, selon l'ONU, 140 morts et 525 blessés lors d'une cérémonie funéraire à Sanaa. Le 12 octobre, l'armée américaine a bombardé pour la première fois des sites dans des zones contrôlées par les Houthis, à la suite des attaques par missiles contre des bateaux de guerre américains. Les rebelles ont nié, jeudi, être à l'origine des tirs.

Avec AFP et Reuters