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Le beau-frère de Chérif Kouachi mis en examen et écroué en France

Le beau-frère de Chérif Kouachi, l'un des assaillants de Charlie Hebdo, a été mis en examen et écroué samedi en France après avoir été remis vendredi par les autorités bulgares. Il est soupçonné d'avoir voulu rejoindre la Syrie fin juillet.

Mourad Hamyd, beau-frère d'un des deux assaillants de Charlie Hebdo, Chérif Kouachi, a été a été mis en examen à Paris samedi 27 août par un juge antiterroriste et écroué, a-t-on appris de source judiciaire. Il avait été remis à la France la veille par les autorités bulgares. Celles-ci le détenaient depuis qu'il avait été refoulé à la frontière turque fin juillet.

L'étudiant français de 20 ans, soupçonné d'avoir voulu rejoindre la Syrie, a été mis en examen à Paris pour "association de malfaiteurs terroriste" et placé en détention provisoire.

Un temps suspecté à tort d'être un complice des frères Kouachi après la tuerie du 7 janvier 2015, Mourad Hamyd a été livré à la France par la Bulgarie en exécution d'un mandat d'arrêt européen émis par un juge antiterroriste pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de préparation d'actes de terrorisme".

Refoulé par la Turquie

Arrivé en Bulgarie le 26 juillet, il avait deux jours plus tard tenté de se rendre en Turquie, porte d'entrée pour les candidats au jihad. Refoulé par les autorités de ce pays où il est sous le coup d'une interdiction de territoire, le jeune homme avait été placé dans un centre de rétention en Bulgarie.

Devant les autorités bulgares, Mourad Hamyd, dont l'une des sœurs, Izzana, avait épousé Chérif Kouachi, a affirmé avoir seulement voulu faire du "tourisme" et n'entretenir "aucun lien" avec l'organisation État islamique (EI). Il avait accepté d'être remis à la France. Selon une source aéroportuaire, il est arrivé à l'aéroport de Roissy, près de Paris, entre 19 h 30 et 20 h.

Sa famille avait signalé sa "disparition inquiétante"

Le Français était arrivé en Bulgarie en train depuis la Hongrie et la Serbie, un trajet qui "correspond à celui habituellement emprunté par les volontaires jihadistes voulant rejoindre l'EI en Syrie ou en Irak", relève le mandat d'arrêt consulté par l'AFP, qui précise qu'il "avait déjà fait part de son intention de rejoindre la Syrie". Mourad Hamyd avait par ailleurs été fiché "S" en août 2014, selon une source policière.

Sa famille, qui le croyait en partance pour le Maroc, avait signalé sa "disparition inquiétante". La section antiterroriste du parquet de Paris avait ouvert le 29 juillet une information judiciaire.

Le jeune homme avait fait parler de lui après l'attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo, qui a fait 12 morts le 7 janvier 2015. Son nom avait circulé sur les réseaux sociaux, en même temps que celui des frères Kouachi, après la fuite sur Internet d'un avis de recherche des deux tueurs et d'un mystérieux complice.

Mourad Hamyd, lycéen à l'époque, s'était présenté de lui-même au commissariat de Charleville-Mézières où il réside avec sa famille. Il avait été relâché après 48 heures de garde à vue, sans être inquiété.

À cette époque, la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) connaissait déjà le jeune homme pour ses liens avec l'islam radical, selon une source proche du dossier.

Il avait été identifié dès novembre 2014 comme le cogestionnaire de la page Facebook Al Haqq media, suspectée notamment de servir de "lien de communication" dans le cadre d'une filière jihadiste, selon cette source. Lors de sa garde à vue, le jeune homme, qui disait entretenir des rapports lointains avec Chérif Kouachi, s'était présenté comme un musulman modéré condamnant le jihad et l'attentat de Charlie Hebdo.

Avec AFP